Article publié dans Concours pluripro, février 2022

Diriez-vous que la crise épidémique a permis aux équipes coordonnées de progresser et d’accumuler des connaissances qu’elles n’auraient pas pu acquérir autrement ?

Cette crise nous a en tout cas permis d’avoir beaucoup de débats, de soulever des points nouveaux, et d’en tirer des conclusions… Donc oui, comme lors d’événements exceptionnels comme les jeux Olympiques ou la Coupe d’Europe, elle a mis en lumière le savoir-faire des équipes, même si, bien sûr, on aurait bien aimé s’en passer. Et contrairement aux Jeux ou à la Coupe d’Europe, qui sont des événements ponctuels, la crise dure depuis bien trop longtemps.

 

Parmi les conclusions pour les équipes que vous avez tirées de cette crise, lesquelles ressortent en premier ?

Il est difficile de hiérarchiser, mais je dirais, pour résumer, que la crise a révélé toute la solidarité et l’agilité qu’il y a dans les soins primaires. Dès le début, il y a eu dans les équipes une vraie mobilisation générale. Nous étions sans masques, sans recommandations, et nous avons d’abord travaillé avec le coeur, ce qui a beaucoup marqué. Par ailleurs, il a fallu prendre des décisions très lourdes très rapidement, entreprendre des transformations très importantes, et nous avons vu que le changement était possible.

 

Donc une vision à l’opposé de celle qui voudrait que le premier recours soit un tissu d’acteurs qui ne savent pas se coordonner, et qui sont avant tout mus par leur intérêt personnel…

Oui, ce que nous avons vécu contraste avec cette vision. Au début de la crise, l’accent a été mis sur l’hôpital. Il y a même eu des erreurs stratégiques qui ont été commises, par exemple quand on a dit à tout le monde d’aller aux urgences qui n’avaient pas les capacités d’absorber le flux de malades. Or ce qu’on a vu, c’est qu’entre les vaccinations, les dépistages et même les prises en charge, la grande majorité des actes a été faite par les soins primaires. Nous avons une force de frappe qui est impressionnante. Je rappelle que chaque mois, nous voyons 25 % de la population. S’il y a un pic comme ceux que nous avons connus, nous pouvons l’absorber en décalant des activités. Alors que l’hôpital, lui, a été submergé par moments.

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