Pourquoi avoir misé sur Orléans ?
Parce que c’est là qu’il y a une formation universitaire pour les kinés – la plus aboutie d’ailleurs. Parce qu’Éric Blond, le président de l’université, voudrait intégrer d’autres formations. Parce que c’est en régions et qu’on est convaincus qu’en régionalisant davantage nos formations, on va former des jeunes qui voudront rester y exercer. Et parce qu’on commence à avoir, dans plusieurs territoires de la région Centre, des départements en déficit de pédicures-podologues.
Notre profession a beaucoup avancé dans la valorisation de ses compétences, de son savoir-faire, de son intégration dans des équipes pluriprofessionnelles… Mais il faut passer à l’étape suivante et arrêter les formations en silos. Car on ne peut pas nous demander de travailler ensemble sur le terrain et de mettre en place des organisations de coordination des soins si ça ne démarre pas à la formation : se former ensemble, se connaître, savoir ce que font les uns et les autres. D’ailleurs, notre programme propose des enseignements en commun pendant la première année, avec la formation des kinés, par exemple. C’est ensuite qu’on axe sur la formation coeur de métier.
En marge de votre colloque, le 24 janvier prochain, vous avez mené une enquête qui révèle que 21 % des pédicures-podologues interrogés exercent en MSP, que 23 % sont membres d’une CPTS, que 9 en sont même les présidents… La profession est de plus en plus présente sur le terrain, mais on entend peu sa voix. Pourquoi, selon vous ?
C’est notre façon de fonctionner. Nous sommes reconnus pour cela. Nous nous voulons constructifs et travaillons de façon sereine, sans entrer dans le conflit ni le débat corporatiste. Évidemment, s’il faut taper du poing sur la table, on le fait ! Mais on ne va pas forcément le médiatiser.