Elle dit non ! Dans un communiqué publié hier sur les réseaux sociaux, AVECsanté s'est exprimée contre la mise en place d'une régulation à l’installation des médecins. Une mesure formulée tant dans la proposition de loi du groupe de travail transpartisan porté par Guillaume Garot, député socialiste de la Mayenne, qui devrait être déposé dans les prochains jours à l'Assemblée nationale, que dans un rapport sur les déserts médicaux en France publié mercredi par le sénateur Bruno Rojouan. Pour la fédération nationale des maisons de santé, la coercition à l'installation des médecins "va à l’encontre de l’organisation des soins primaires et du modèle d’équipe de professionnels de santé libéraux en maison de santé" et "ne ferait qu’accentuer les problématiques d’accès aux soins". À ses yeux, "plus que la coercition à l’installation des médecins, soutenons l’existant et développons l’exercice en équipe libérale à travers la constitution de plus de MSP notamment pour accueillir les jeunes professionnels dans des conditions qui répondent à leur projet professionnel et aux besoins de la population".
De plus, obliger un médecin à s'installer en zone sous-dotée pousserait "très rapidement" de nombreux médecins généralistes, notamment les jeunes, "vers un mode d’exercice salarié tel que proposé à proximité des grandes villes par les centres de santé ou autres services administratifs", assure-t-elle, ajoutant que "le salariat des médecins engendre des horaires de travail relativement fixes et le système de permanence des soins de ville repose sur les libéraux qui ne comptent pas leurs heures de travail. Mais jusqu’à quand ? Outre une désorganisation et une baisse de l’activité des soins, c’est bel et bien l’accès aux soins des Français qui continuerait de se dégrader."
Pour autant, assure la fédération, elle ne veut pas dénoncer le salariat des médecins, mais "si coercition à l’installation il y [a], AVECsanté appelle à la vigilance quant à un choix massif des médicaux vers le salariat" et "au maintien de la production de soins et de la permanence des soins".