Souhaitant favoriser "l’information sur l’exercice coordonné" et la "découverte pendant les études de la réalité du travail en maison de santé pluriprofessionnelle", l’avenue Duquesne compte développer le service sanitaire des étudiants en santé en maison de santé qui mobilise chaque année 47 000 étudiants pendant six semaines. Ce qui permettra de "monter des projets autour de la prévention et de l’accès à la santé, en pluriprofessionnalité", note le plan d’action. Il s’agit également de permettre à ces étudiants de découvrir ce mode d’exercice "à travers un séminaire de formation commun à tous les étudiants en santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, etc.) et à la réalisation d’un projet collectif en MSP".
Point majeur de ce plan, le ministère souhaite faire reconnaître les maisons de santé comme des lieux de stage. "Quand il choisit de devenir médecin généraliste, un étudiant [peut] faire son stage dans une maison de santé. C’est déjà le cas, mais il y a un frein : il faut que ce soit le médecin qui soit maître de stage. Là, ce sera la structure", expliquait hier Agnès Firmin Le Bodo dans les colonnes de La Provence. Pour rappel, c’était une demande forte relayée aux journées d’AVECsanté, où plusieurs professionnels ont appelé le ministre de la Santé à faire reconnaître la structure comme lieu de stage et non uniquement les professionnels comme maîtres de stage. "C’est une mesure que l’on a proposée notamment lors des tracts pendant la campagne présidentielle. Aujourd’hui, il faudra certes réfléchir à son opérationnalité mais nous on s’y retrouve, clairement !", lance Pascal Gendry.
Le montage d’une MSP pouvant se révéler "une phase complexe et chronophage pour des professionnels de santé disposant de peu de temps", le ministère compte leur proposer une offre de service "clés en main". Notamment, le financement d’un coordinateur dès l’émergence du projet de MSP (près de 2 millions d’euros par an y seront consacrés) – sera-t-il en lien avec l’ARS ou les fédérations régionales ? Pour Pascal Gendry, la mesure serait plus "efficiente" si ces coordinateurs font partie de l’équipe de la fédération régionale mise à disposition de l’équipe – ; la mise en place d’un "accélérateur MSP" porté par la Cnam, dédié aux porteurs de projet pour répondre à leurs besoins d’accompagnement méthodologique et à leurs interrogations ; ou encore, le développement de l’accompagnement par les pairs. Un soutien sera ainsi apporté aux MSP matures "qui seront prêtes à devenir des ‘MSP tête de pont’" pour qu’elles s’appuient sur leur expérience pour proposer un accompagnement dédié aux professionnels de santé exerçant à proximité : "mise à disposition de temps de coordination, consultations avancées, facilitation par les pairs, etc.".
Autre mesure : une offre d’accompagnement adaptée et renforcée des ARS, de l’Assurance maladie, de la MSA, de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), etc. mais aussi des fédérations pour "mieux articuler l’action des différents intervenants auprès des professionnels de santé".
Pour le président d’AVECsanté, médecin généraliste à Renazé, "l’accompagnement d’une MSP nécessite un trio : l’ARS pour le diagnostic territorial et l’appui juridique et ingénierie, l’Assurance maladie pour la compréhension de l’ACI, de la Sisa ou encore la production de données sur le territoire, mais aussi les fédérations régionales et les pairs. Et pour que ça marche, il faut bien les trois ! Des MSP simplement poussées par les ARS et les élus, ça ne marche pas. Des MSP poussées simplement par un accélérateur Assurance maladie, on a des doutes… Et on le voit, là il y a le plus de MSP et les plus dynamiques, c’est là où le trio fonctionne ! »