Professions médicales, paramédicales et administratives en santé, professions médico-sociales, autres professions de santé… En 2021, on comptait environ 3,5 millions de professionnels de la santé en France, précise l’association Soins aux professionnels de la santé (SPS). Si chaque année, plus de 9 000 personnes mettent fin à leur vie, "combien de professionnels de la santé ?, s’est interrogé SPS qui avance "le chiffre – énorme, démesuré – de trois professionnels de la santé qui se suicident tous les deux jours". Un nombre qui, affirme le Dr Eric Henry, médecin généraliste et président de SPS, demeure "largement sous-évalué".

"En 2015, on disait qu’il ne fallait pas parler de la souffrance des soignants", confie Catherine Corbinert, directrice générale de SPS, lors d’un point presse le 30 août dernier. Et pourtant, 50% des professionnels estimaient déjà être ou avoir été en situation de burn out, 47% ne savaient pas à qui s’adresser en cas de difficulté et 48% pensaient que leur souffrance psychologique pouvait impacter la qualité et la sécurité des soins. En juin 2022, une étude dévoilait que 46% des professionnels de services médicaux d’urgence souffrent d’épuisement professionnel et que le risque est plus élevé en cas de situations de sous-effectif fréquentes (70%).


source : SPS

 

Métier : sage-femme

Sage-femme, le plus beau métier du monde ? Christine Chalut Morin l’a entendu à de maintes reprises. Mais, avance la sage-femme clinicienne et docteure en psychologie, "le glas a déjà commencé à sonner pour cette profession". Une étude, portant sur la santé des sages-femmes en 2019, soit avant la crise Covid, indique que 31% des libérales, 43% des cliniciennes salariées et 66% des coordinatrices souffrent du syndrome d’épuisement professionnel. Parmi les facteurs de risques psycho-sociaux : conflit vie privée et vie professionnelle (57% des cliniciennes et 86% des coordinatrices font des heures supplémentaires non rémunérées et non récupérées), surcharge de travail, exigences émotionnelles du métier, invisibilité institutionnelle ("grandes oubliées du Ségur de la santé"), absence de reconnaissance… Ces huit derniers mois, 2 sages-femmes se sont suicidées et une autre a tenté de se défenestrer sur son lieu de travail, confie-t-elle.

L’étude a précisé aussi que si les sages-femmes se sentent compétences pour accompagner les étudiantes, elles n’en ont pas le temps en raison de la surcharge de travail. Une absence de compagnonnage qui contribue au mal-être des étudiantes : une étude menée par l’Association nationale des étudiantes sages-femmes (2018) montre que 70% souffrent de symptômes dépressifs.

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