« La pratique avancée, c’est une vraie chance pour l’infirmière d’évoluer, pour le médecin de libérer du temps médical, pour le patient de bénéficier d’un suivi plus régulier, pour la Sécu de mettre en place une vraie politique de santé publique », lance d’emblée Ingrid Lacaud. Son enthousiasme et sa motivation sont évidents… bien que les moyens dont elle dispose pour exercer son métier d’infirmière en pratique avancée (IPA) sont insuffisants. Car à ce jour, Ingrid Lacaud n’a signé que deux protocoles avec des médecins spécialistes : des neurologues vasculaires du CHU de Reims et un neurologue de ville qui travaille sur l’épilepsie et le sommeil. Pourtant, assurait-elle dans un post LinkedIn, il y a peine une semaine, elle recherche "sans relâche" des médecins généralistes pour signer des protocoles d’organisation. Sans grand succès pour l’heure.

Infirmière depuis 17 ans, dont sept ans au CHU de Reims en chirurgie digestive, en réanimation adulte et pédiatrique et au Smur, Ingrid Lacaud s’est installée en libéral en 2013, "dans l’Aisne, à 20-25 minutes de Reims". D’origine lorraine, celle qui a suivi son mari reimois a d’abord fait des remplacements "en ville et à la campagne" avant de s’installer dans son propre cabinet libéral à Reims en 2017. Un an plus tard, quand sort le décret permettant la mise en place de la pratique avancée infirmière, elle "se dit que c’est ça [qu’elle veut] faire" : "Je voulais apprendre de nouvelles choses et j’avais envie d’évoluer… ce qui n’est pas possible comme infirmière libérale car on n’a que des formations courtes de quatre jours par an, sans aucune possibilité de financement pour faire des formations plus longues."

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