Jusque-là réservés aux maisons et centres de santé, et étendus temporairement aux CPTS, les protocoles de coopération de prise en charge de "la pollakiurie et des brûlures mictionnelles non fébriles chez la femme de 16 à 65 ans" et "de l’odynophagie (douleur de gorge ressentie ou augmentée lors de la déglutition) " chez les "patients de 6 à 45 ans" peuvent être déployés plus largement "dans le cadre d'une structure d'exercice coordonné ou d'une communauté professionnelle territoriale de santé" précisent deux arrêtés parus au Journal Officiel hier, 14 mars. Ils viennent ainsi remplacer les précédents protocoles autorisés par arrêté le 6 mars 2020.
Si ces deux protocoles de soins non programmés avaient été temporairement étendus aux CPTS jusqu’au 31 mars 2023, désormais, les pharmaciens et les infirmières exerçant au sein des maisons et centres de santé et des CPTS pourront mettre en œuvre ces protocoles. Seule contrainte : déclarer chaque membre de l’équipe volontaire auprès de l’agence régionale de santé. Toutefois, celles qui ont déjà déclaré les précédents protocoles sont dispensés d’une nouvelle déclaration, sauf en cas de modification au sein de l’équipe.
Sur les 80 MSP qui ont mis en place un protocole, plus de 65 ont choisi celui sur la cystite, précise Michel Varroud-Vial, conseiller médical coopération interprofessionnelles à la DGOS, ajoutant que 56 CPTS en ont mis en place aujourd’hui. "On a simplifié ces deux protocoles mais sans rien changer sur le fond, explique celui-ci. Par exemple, l’utilisation d’un système d’information partagé, qui était obligatoire dans l’ancien protocole, reste la cible mais ce n’est plus obligatoire désormais. Les équipes qui ne pourront pas le même en place devront s’enquérir des antécédents et du contexte par des questions systématiques qui figurent dans le protocole. On a également supprimé la formation obligatoire par les maîtres de stage…"
Quatre autres protocoles seront actualisés et simplifiés "dans les semaines à venir", ajoute-t-il. Ils concernent la varicelle, le renouvellement du traitement de la rhinite allergique, entorse simple et lombalgie aiguë, qui concernent plus spécifiquement les masseurs-kinésithérapeutes. "La PPL Rist a proposé une prise en charge en première intention par le masseur-kiné dans le cadre de l’exercice coordonné. Comme on attend encore la CMP, on ne sait pas si cela concernera les MSP et les CPTS… mais cela pourrait influer sur le sort de ces deux protocoles", glisse Michel Varroud-Vial.