Article initialement publié sur Egora.
 

Son SOS a été entendu. Le 27 février, la Dre Isabelle Rambault-Amoros, présidente de l'association Asalée, appelait les pouvoirs publics à agir pour sauver le dispositif, menacé de disparition. Dans un courriel envoyé aux quelque 9700 médecins et 2100 infirmières engagés dans ces protocoles de coopération, et que Concours pluripro avait pu consulter, la structure s'indignait notamment de la fin de la prise en charge des loyers pour les infirmières salariées depuis le 31 décembre 2023. Elle déplorait également l'insuffisance des dotations versées par la Caisse nationale de l'Assurance maladie.

Les relations avec la Caisse s'étaient déjà tendues à l'été 2023, lorsque cette dernière avait formulé une proposition d'avenant jugée irrecevable par l'association. Au menu, notamment : un contrôle des nouvelles installations d'infirmières, fléchées dans les zones sous-denses, mais aussi de l'activité et du temps de travail des généralistes ou encore des missions des infirmières. Une "ingérence" que l'association avait refusé de cautionner, rappelle sa présidente, la Dre Isabelle Rambault-Amoros. L'avenant n'avait ainsi pas été signé. Depuis, les discussions étaient à l'arrêt, et les comptes de l'association continuaient de se vider. Car les dotations de la Cnam ne permettaient de financer que 1200 équivalents temps plein (ETP) sur les 1500.


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A la suite de ce courriel, de nombreux médecins et infirmières engagés dans les protocoles de coopération pour améliorer la prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques ont fait part de leur indignation sur les réseaux sociaux. Le sort incertain des professionnelles Asalée a également intéressé les médias, locaux et nationaux. Plusieurs députés et sénateurs ont par ailleurs relayé le SOS de l’association au Parlement.

C'est dans ce contexte qu'ont repris les échanges entre l'association, la Cnam et la Direction de la Sécurité sociale (DSS). "Jusque-là, il n'y avait aucune proposition de la Cnam", indique à Egora la Dre Isabelle Rambault-Amoros. La médiatisation de leur détresse a permis de faire tourner la roue en leur faveur. "On avance dans le bon sens", a poursuivi la généraliste de Brioux-sur-Boutonne (Deux-Sèvres), précisant toutefois que "rien n'est fait car rien n'a été signé".
 

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"Il y a des accords oraux, mais ce sont des réponses positives à nos demandes", a poursuivi la présidente de l'association, qui dit avoir trouvé une oreille attentive lors des deux rencontres organisées les 3 et 12 avril derniers. "[La Cnam et la DSS] m'ont réaffirmé qu'elles ne voulaient pas du tout qu'il y ait de cessations d'activités et de paiement, qu'elles feraient tout pour sauver l'association."

Si l'Assurance maladie ne reviendra pas sur la prise en charge du loyer – "on s'y attendait, depuis fin 2022, il était bien noté dans les documents de la Cnam que cette dernière n'avait pas vocation à payer de loyers" – cette dernière se serait montrée prête à "payer les 1500 équivalents temps plein effectifs à partir de janvier 2024 avec une rétroactivité", se réjouit la Dre Rambault-Amoros, prudente. "Cela nous permettrait de sortir la tête de l'eau."

Un accord semble également avoir été trouvé concernant les missions infirmières, ainsi que sur leur installation. "Sur ce point, il n'y a plus d'opposition." Ces installations ne devraient ainsi pas se faire "exclusivement en zones sous-denses" mais "prioritairement" dans ces territoires, "comme c'était le cas avant". Une nuance de taille. En outre, la Direction de la Sécurité sociale serait prête à "reprendre une partie des dettes" de l'association – qui s'élèvent au total à "25 millions d'euros""Mais on ne sait pas à quelle hauteur ni quand", a souligné la présidente, qui devrait rencontrer une nouvelle fois les tutelles la semaine prochaine avec l'espoir de conclure à un accord favorable pour les professionnels engagés dans ce dispositif. 

[Avec Egora]
 

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