20 mai 1983. Des virologues de l’Institut Pasteur identifiaient et isolaient, pour la première fois, le virus responsable de l’épidémie de sida qui a tué plus de 40 millions de personnes, selon les derniers chiffres d’ONUSIDA. Quarante ans plus tard, la médecine a réalisé d’énormes progrès, et tout patient séropositif peut désormais "vivre, vieillir et ne pas transmettre le virus du sida", rappelle Thomas Huleux, infectiologue, vice-président de la Société française de lutte contre le sida, et chef du bureau Maladies infectieuses du département de la Seine-Saint-Denis (Ile-de-France).
Si en France, 180.000 personnes sont séropositives, et environ 5.000 personnes contractent le virus chaque année, un sondage Ifop "Les Franciliens, le sida et les traitements préventifs" démontre que les populations franciliennes, tout comme une partie des professionnels de santé, méconnaissent encore trop la PrEP (prophylaxie pré-exposition), un traitement préventif qui permet d'avoir des rapports sexuels sans risques d'infection par le virus du sida. Mais aussi, que 53 % des Franciliens pensent qu’une personne séropositive qui suit son traitement à la lettre peut transmettre le virus pendant un rapport (62 % pour la population parisienne intra-muros). A contrario, seuls 31 % des Franciliens ont déjà entendu parler de la PrEP et 51 % savent qu’il est possible de se dépister sans ordonnance et sans avance de frais, dans les laboratoires d'analyses médicales de son département.
D'où la campagne de sensibilisation et de prévention lancée par l’association "Vers Paris sans sida", en partenariat avec la Ville de Paris, le département de la Seine-Saint-Denis, les CPAM de Paris et de Seine-Saint-Denis. Objectif : "zéro infection, zéro décès et zéro discrimination à l’horizon 2030", précise Anne-Claire Boux, adjointe à la maire de Paris chargée de la Santé publique, qui porte cette action avec Christophe Martet, président de "Vers Paris sans sida".