Initialement signé fin décembre, l’accord conventionnel entre la Cnam et la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) a finalement été rejeté par deux syndicats, le SNMKR et Alizé Kiné, le mois dernier.

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Dans une tribune parue sur egora.fr le 30 janvier dernier, François Randazzo, président d'Alizé Kiné a mis en lumière l'essoufflement du modèle conventionnel tel qu’il existe aujourd’hui. Il y a rappelé que "l’Assurance maladie a proposé un accord qui ne permettait pas, notamment du fait d’un calendrier d’application des revalorisations trop étalé dans le temps, de compenser l’inflation. C’est une des principales raisons qui ont conduit les kinésithérapeutes à adresser une fin de non-recevoir à l’Assurance maladie, à l’instar des sages-femmes et des médecins."

Après avoir commencé une "grève administrative" il y a une dizaine de jours, depuis lundi 13 février, Alizé Kiné durcit son offensive pour obtenir de la Cnam la réouverture de négociations conventionnelles. Le syndicat a appelé tous les professionnels à participer à un grand mouvement "kinés en colère".  Concrètement, ils appellent à facturer, tous les lundis, trois séances avec des feuilles de soins papier. Le syndicat souhaite aussi que les autres séances soient réalisées en mode dégradé et que les kinés ne pratiquent plus le tiers-payant (hors cas obligatoires). Et "la prochaine étape va consister à former les kinés à l'utilisation du dépassement pour exigence, décrit le président du syndicat. On utilisera tous les moyens légaux qui existent pour nous faire entendre".

Alizé Kiné conseille, en parallèle, d’apposer des affiches dans les salles d’attente afin d’inviter les patients à signer une pétition - cosignée avec le SNMKR, elle a déjà obtenu près de 25 000 signatures - ainsi que d’envoyer des courriers aux élus et au ministre de la Santé.  "D’autres actions sont à l’étude avec notamment une manifestation sur Paris au printemps si toutefois nous n'obtenons pas ce pour quoi nous nous battons : la réouverture des négociations", prévient le syndicat, qui assure que celles-ci s'inscrivent dans la durée. "Ce sont des actions que nous ne mettons pas en place de gaieté de coeur car cela impacte aussi nos patients, confie François Randazzo à Concours pluripro, mais il semble que le gouvernement ne tende l'oreille qu'aux personnes qui ont un pouvoir de nuisance.... Nous avons tenté de construire intelligemment pendant une année entière et maintenant on nous dit que le débat est définitivement clôt ?! L'incompréhension règne parmi les kinés qui ont pourtant fait des demandes raisonnables..."

 

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