En chiffres
Dans son rapport annuel publié en début de semaine, le Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes fait un "état des lieux” de la démographie de la profession. Une évolution jugée "positive” malgré une densité toujours en deçà d’autres pays européens.
Exercice libéral, enjeux du métier, présence sur le territoire…. Dans la troisième édition du rapport annuel du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, publié le 18 novembre, le groupe se réjouit d’un intérêt grandissant pour la profession car “aujourd'hui 109.000 professionnels [sont] engagés sur l'ensemble du territoire”. Une progression sachant qu’en 2020, on comptait un peu plus de 90 000 kinés sur le territoire. Et comme certains défis restent à relever, notamment en termes de densité territoriale, Pascale Mathieu, présidente de l’Ordre, rappelle que le rapport est "un appel à l’action”.
Quelle est la dynamique d’évolution des kinés ? La pratique libérale est-elle toujours privilégiée à la pratique salariale ? Quelles sont les régions défavorisées ? Et surtout quelles améliorations sont à prévoir ?
Zoom sur les chiffres à retenir.
> Plus d’un kiné sur deux est une femme
Au 1er janvier 2024, la profession compte 55.200 femmes (52,2%) pour 50.458 hommes (47,8%), contre 49,9% femmes et 50,1% en 2018. “Cela confirme la féminisation de la profession”, précise le rapport qui note que “la pyramide des âges montre une symétrie dans les tranches d’âge allant de 50 à 60 ans et un effectif plus important d’hommes que de femmes dans les générations les plus âgées”.
> 85% exercent en libéral et mixte
L’exercice libéral ou mixte est le mode d’exercice majoritaire pour les kinés en France. Le rapport note une hausse plus rapide de l’effectif du collège salarié par rapport au libéral. Ainsi, 15 % des kinés sont exclusivement salariés (soit 15.849 kinés). Pour ce qui est de l’activité salariée au sein des cabinets libéraux (328 au 1er janvier 2024), les départements qui regroupent le plus de kinés salariés en cabinets libéraux sont la Guyane (60.6 %), le Tarn-et-Garonne (27,9 %), les Alpes-Maritimes (25,4 %) et la Haute-Garonne (8,5 %).
> Près de 20 000 kinés sont âgés de 25 à 29 ans
La profession séduit de plus en plus les jeunes générations : Au 1er janvier 2024, 19 746 kinés ont de 25 à 29 ans. Un nombre qui "témoigne de l'intérêt pour la profession de kinésithérapeute, notamment auprès des jeunes générations", estime le Conseil de l’Ordre.
> 154,5 praticiens pour 100 000 habitants
De 2020 à 2024, la densité nationale est passée de 134,6 (en 2020) puis 139,2 (2021) et 144,2 (2022) et enfin 149,1 (2023) pour atteindre 154,5 en 2024. Une densité nationale en progression, mais encore insuffisante, estime l’Ordre. Si l’augmentation est notable, ce chiffre reste inférieur à celui de nombreux pays voisins : en Belgique ils sont 355,9 kinés pour 100 000 habitants ; en Allemagne 245 pour 100 000 habitants.
> Des disparités territoriales préoccupantes
"Malgré cette augmentation, ce rapport met en exergue des défis significatifs avec des disparités qui subsistent entre les territoires." Si des régions comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Occitanie et la Corse affichent une densité supérieure à 200 kinésithérapeutes pour 100 000 habitants. À l’inverse, des zones comme la Normandie, le Centre-Val de Loire et l'Île-de-France souffrent d’une densité inférieure à 120 kinésithérapeutes pour 100 000 habitants, "impactant l'accès équitable aux soins" dans ces territoires.
