"Ne laissons pas tomber les personnes âgées !" La Coopérative Welcoop a présenté hier son plan antichute, une "contribution citoyenne au plan anti-chute du gouvernement", a précisé Michel Dailly, directeur général d’Objectif pharma, filiale de la Coopérative. Une thématique, en lien avec le vieillissement de la population, l’un des six enjeux "majeurs" de santé publique* auxquels souhaite répondre cette coopérative (voir ci-dessous) créée en 1935 et qui réunit aujourd’hui quelque 4.000 pharmaciens sociétaires, a détaillé Dominique Pautrat, président du directoire, lors d’une conférence de presse à Paris hier.

Aujourd’hui, 20% de la population a plus de 65 ans, précise l’Insee. Et "chaque année, 2 millions de chutes de personnes âgées de plus de 65 ans sont responsables de 10 000 décès, la première cause de mortalité accidentelle, et de plus de 130 000 hospitalisations", rappelait en février 2022 Brigitte Bourguignon, alors ministre déléguée en charge de l’Autonomie, lors de la présentation du plan anti-chute des personnes âgées. Ce qui représente des dépenses à hauteur de 2 milliards d’euros, "dont une partie pourrait être évitable par la prévention", poursuit la ministre.

"La prévention du risque de chute auprès des seniors". Cette étude**, réalisée par l’Ifop pour la Coopérative Welcoop, a fait un état des lieux de la perception qu’ont les personnes âgées et leurs aidants à l’égard des enjeux de prévention des chutes. Premier constat : "il y a un consensus total sur le fait que bien vieillir, c’est être en mesure de rester le plus longtemps possible à domicile", a détaillé Marion Chasles-Parrot, directrice de clientèle à l’Ifop, car 99% des seniors et 97% de leurs proches y sont persuadés. De plus, 91% des 65 ans et plus n’ont pas d’inquiétude sur le fait qu’on puisse bien vieillir à son domicile. En revanche, si à titre personnel, 90% des seniors se sentent en sécurité au sein de leur domicile (dont 27% affirment l’être "tout à fait"), 21% des proches ont un avis contraire.

Pour autant, plusieurs risques inquiètent seniors et proches quant au fait de vieillir à domicile : le risque d’un malaise (45% des seniors et 44% des proches), le risque de chute (42% et 57%), la gestion des tâches du quotidien (26% et 34%) ou encore la solitude et l’isolement (24% et 33% respectivement).


Une crainte justifiée car 40% des seniors interrogés ont déjà chuté à leur domicile (dont 2% près d’une fois par mois) et 55% des aidants indiquent que leur proche chute à l’intérieur ou à l’extérieur de son domicile.

L’étude révèle que seuls 20% des seniors ont mis en place des mesures pour prévenir les chutes et leurs conséquences, alors que 43% des aidants estiment que leur proche a pris des précautions. Parmi ces mesures : contact régulier avec des proches (au domicile, par téléphone, etc.) pour 89% des seniors et 95% des aidants, et adaptation du logement (dégagement des lieux de passage, revêtements anti-dérapants, installation de rampes, etc.) pour 75% des seniors et 87% des aidants.

En revanche, seuls 65% des 65 ans et plus et 73% de leurs proches estiment que les systèmes de téléassistance connectés (capteurs, détection automatique des chutes, etc.) les rassurent face au risque de chute au sein du domicile.


 

"Avec la téléassistance, on est également dans l’alerte mais cette fois, on alerte quelqu’un qu’on ne connaît pas, donc peut-être ça rassure beaucoup moins", analyse Marion Chasles-Parrot, qui ajoute que "les aspects ‘outils connectés’ et innovations peuvent rendre frileuses certaines personnes âgées qui se disent qu’elles auront du mal à les utiliser et ne seront pas autonomes dans l’utilisation de ces outils".

Pour les accompagner au mieux, les seniors misent d’abord sur leurs proches mais aussi les acteurs de terrain, notamment les aides à domicile et les professionnels de santé de proximité qui se déplacent. "L’étude révèle qu’ils ont moins tendance à se tourner vers les pharmaciens" pour la prévention des chutes, poursuit Marion Chasles-Parrot. Pour autant, les solutions qui peuvent être proposées en officine sont jugées utiles par "en moyenne 75% des seniors interrogés". Ainsi la box intelligente – qui analyse et détecte les situations anormales au domicile (chute, malaise, …) et alerte le centre de téléassistance 24/7 au besoin – est jugée utile par près de 8 seniors sur 10 (et 83% des proches), le pilulier préparé en officine, pour un meilleur suivi des traitements médicaux par 72% des seniors et 84% des aidants, et le diagnostic à domicile par 68% des personnes âgées de 65 ans et plus et 79% de leurs proches.

 

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