Pourquoi avoir créé cette Collégiale ?

Il y a deux raisons principales. La première, c’est de mettre en commun ce que j’appellerais les pépites de tous les projets de santé des CPTS de Paris. Chacun d’entre nous a fait un projet de santé, avec chacun sa façon de répondre aux missions socle, mais il y a des CPTS qui ont inscrit dans leur projet de santé des initiatives hors normes, intéressantes, qui peuvent être reprises par d’autres. C’est donc une façon de mettre les idées en commun. La deuxième raison qui justifie notre Collégiale, c’est qu’on s’aperçoit que nous avons des sujets transverses qui concernent toutes les CPTS de Paris, sur lesquels nous avons intérêt à nous regrouper pour peser en face d’institutions comme l’ARS [Agence régionale de santé, ndlr], la CPAM [Caisse primaire d’Assurance maladie, ndlr], l’AP-HP [Assistance publique - Hôpitaux de Paris, ndlr]…

Pouvez-vous nous donner une idée des projets sur lesquels vous travaillez ?

Notre Assemblée générale constitutive s’est tenue le 14 septembre dernier, nous venons donc de démarrer. Mais nous avons un premier sujet qui concerne les patients qui sortent d’hospitalisation avec des protocoles infirmiers lourds et complexes. On s’aperçoit que ces patients sont souvent pris en charge par des sociétés qui fournissent les infirmiers et le matériel, mais qui ne sont pas forcément implantés sur le territoire, et qui se substituent parfois à l’infirmier que le patient a l’habitude d’avoir à son domicile… L’idée est donc de remédier à cela, et face à un mastodonte comme l’AP-HP, il va falloir que nous puissions recourir à des solutions efficaces et faciles à mettre en œuvre.

Quelle forme juridique avez-vous choisie ?

Nous sommes une inter-CPTS constituée en association loi 1901 sous forme de collégiale, c’est-à-dire que nous n’avons ni président, ni trésorier, ni secrétaire général... Nous avons choisi cette organisation parce que nous ne voulions pas qu’un président ou toute autre personne ait un rôle de représentation politique de l’inter-CPTS parisienne. Au sein de la collégiale, chaque CPTS a une voix, quelle que soit sa taille, et les décisions sont prises à l’unanimité. C’est donc le collège qui désignera plusieurs personnes le jour où nous devrons rencontrer l’AP-HP ou l’ARS, par exemple. J’ajoute qu’aucune affiliation syndicale ou associative n’est possible. Notre collégiale n’est pas membre de la fédération des CPTS, par exemple, même si à titre individuel, nos CPTS peuvent l’être.

Avez-vous réussi à rassembler toutes les CPTS de Paris ?

Nous en avons 8 sur 15, et nous espérons que ce chiffre augmentera. Parmi celles qui ne sont pas venues, certaines ont choisi de ne pas se prononcer pour l’instant, et d’autres ont expliqué qu’elles avaient peur de la surcharge de travail. Cela va donc être à nous, membres de la collégiale, d’aller au devant des autres pour leur expliquer comment nous fonctionnons.


Justement, il est déjà parfois difficile pour des professionnels de santé de dégager du temps pour s’investir dans une CPTS, comment en dégager en plus pour l’inter-CPTS ?

C’est effectivement un enjeu, et l’avenir nous dira si nous réussissons à le surmonter. C’est justement pour cela que nous avons choisi de prendre des sujets qui sont déjà portés par certaines CPTS, et de les élargir. Pour le projet concernant les sorties d’hospitalisations que j’évoquais tout à l’heure, par exemple, c’est un groupe de travail qui avait été initié entre le groupe hospitalier Paris-Nord de l’AP-HP, et les CPTS des 10e, 18e et 19e arrondissements. C’est donc un sujet sur lequel un certain travail est déjà effectué, ce qui nous permet de construire sur l'existant.

Quels sont les projets à venir de votre collégiale ?

Pour l’instant, les choses sont encore fraîches. Nous allons déjà tenter de faire venir les CPTS qui ne nous ont pas encore rejoints, afin d’élargir notre assise. D’autre part, il va nous falloir définir les modalités de travail que nous allons avoir : comment nos coordonnateurs vont-ils collaborer, etc. Nous allons apprendre en marchant.

Si dans un an, le Concours Pluripro vous interviewe à nouveau, à quoi pourra-t-on dire que votre entreprise est un succès ?

J’aimerais qu’à cette date, nous ayons toutes les CPTS de Paris, ou presque. Et que nous ayons réussi à avancer sur des sujets transverses comme les sorties d’hospitalisation. Mais tout cela demande de la logistique, des organisations, des processus !
 

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