En pratique, deux groupes se constituent, chacun composé d’une médecin généraliste et d’une sage-femme. "Notre binôme, avec Lise Moussu, souhaitait proposer une séance par mois, pendant six mois, à des femmes issues du même quartier et qui auraient des fins de grossesse rapprochées", détaille Cécile Gatter. Ouvrir le dialogue, apporter du soutien et rompre l’isolement des femmes pendant la difficile période des six premiers mois… le projet a rencontré son public. "Les patientes étaient volontaires pour s’inscrire et certaines sont devenues amies", reprend Lise Moussu.
Si chaque soignante peut répondre aux questionnements des participantes, les groupes ne se revendiquent pas comme des lieux de consultation. "L’idée, c’est qu’elles se répondent entre elles au cours des séances en présentiel. Et nous, on accompagne la discussion." Car l’objectif est d’offrir un cadre de partage mais aussi une "caution médicale", confie Cécile Gatter : "Le fait que ce soit organisé par des professionnels de santé, ça donne une excuse pour participer et leur permet de prendre du temps pour elles sans culpabilité."
Initialement pensées pour se caler sur le congé maternité, les réunions se sont finalement déroulées durant les six premiers mois après la naissance, "car, souvent, la reprise du travail peut être un facteur de stress", assure Lise Moussu. Un projet volontairement différent de "la séance post-natale" proposée par la Sécurité sociale, reprend Cécile Gatter, ce dispositif datant de 2022 qui permet aux sages-femmes de proposer une consultation, prise en charge si elle est réalisée dans les quatre mois qui suivent un accouchement. "Que la CPTS Paris 20 puisse proposer quelque chose d’un peu plus complet et moins réduit dans le temps, je trouve ça génial", lance-t-elle. Une proposition qui a su convaincre les patientes, car "le projet est fondé sur l’envie de participer, et ça fonctionne".
Initialement prévues au le cabinet de Lise Moussu, les séances ont désormais lieu dans un local du centre social du XXe arrondissement de la capitale. "Les participantes viennent souvent avec leurs bébés, alors c’est important d’avoir de la place." Des tapis d’éveil ont d’ailleurs été installés pour stimuler les nourrissons lors des séances. "Ce sont des vrais moments de partage", sourit Cécile Gatter.