Exercice
DAC et CPTS ? Nous avons interrogé David Guillet, président de la Fédération des CPTS.
Article publié dans Concours pluripro, mai 2024
Quelle répartition des compétences doit être mise en oeuvre entre les CPTS et les DAC ?
Nous avons participé à une réunion avec la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) et la Facs, courant mars, pour faire suite à la parution, en août 2023, par le ministère de la Santé, du cadre national d'orientation des DAC. Cette documentation sur la coordination des parcours a mis de l'huile sur le feu, car les CPTS les plus avancées disposaient déjà de chargés de parcours salariés. Or, avec ce texte, les DAC se sont trouvés auréolés de cette mission, ce qui a participé à la création d'une confusion... Certaines ARS ont bloqué des financements aux CPTS, soutenant que certaines missions relevaient désormais des DAC.
Aujourd'hui, un travail de clarification est à mener, tout en sachant que des liens vont aussi se créer avec les conseils territoriaux de santé, qui vont amener les CPTS à travailler ensemble pour parvenir à des organisations plus fines au niveau des patients. Nous voulons également élaborer une communication commune avec la Facs, sur les rôles de chacun des acteurs, les missions croisées et l'intérêt à se parler. Je pense qu'il faut avoir une vision pragmatique et s'interroger sur les besoins en fonction des territoires. Avec la FCPTS, nous disposons d'une cartographie bien détaillée des CPTS à l'échelle du territoire national, couvert à 85 %. Il est intéressant d'effectuer un état des lieux de ce que nous proposons à la population, avec les CPTS et les inter-CPTS, et d'effectuer la même démarche du côté des DAC, pour être gagnant-gagnant.
Comment optimiser les échanges ?
Au sein de la FCPTS, nous militons pour un modèle intégré, c'est-à-dire qu'il soit d'abord au service des patients mais en accord avec l'ensemble des acteurs. Nous ne pouvons pas imaginer un DAC faisant fi de ce qui existe dans les territoires. À titre d'exemple, en Mayenne, nous avons été frappés par une désertification médicale dès 2006 et avons dû penser à des modèles innovants. C'est la raison pour laquelle nous avons essayé puis absorbé de nombreux dispositifs. Le DAC est une structure macro qui doit proposer un service micro à l'échelle de la population. Mais il faut s'articuler avec les CPTS. Selon nous, un rapprochement plus opérationnel se fera lorsque les inter-CPTS seront matures. Les entités DAC et inter-CPTS devront être en interconnexion. Puis, à l'échelle des territoires, il faudrait que les CPTS ouvrent leur porte à des chargés d'appui du DAC, comme cela existe déjà dans certaines régions.
