6 fumeurs sur 10 souhaiteraient arrêter de consommer, rappelle Frédéric Remay, directeur général adjoint de l’ARS Grand Est… Or ceux-ci ont plus de chances d’y parvenir s’ils sont accompagnés de professionnels de santé formés que seuls. C’est ici qu’intervient “Fast” pour “formation au sevrage tabagique”, lancée officiellement mercredi 10 avril par l’Université de Lorraine et l’ARS Grand Est [qui a investi pour cela plus de 600 000 euros, dans le cadre du fonds de lutte contre les addictions]

Fast est une “formation unique” en son genre en France, a souligné Hélène Boulanger, la présidente de l’Université de Lorraine. Elle est destinée aux professionnels de santé - tant en formation initiale que continue - de six filières : médecins, chirurgiens-dentistes, infirmiers, pharmaciens, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes. “La prise en charge du tabagisme est une prise en charge pluridisciplinaire. Plus on est de professionnels de santé à donner le même discours, plus c’est efficace”, a souligné Nathalie Wirth, responsable de l’unité de coordination de tabacologie au CHRU de Nancy et présidente de l’association des acteurs Lorrains en tabacologie.
 

Des parcours personnalisés

En leur proposant un parcours pédagogique personnalisé et des outils pratiques - il y a aussi des messages communs -, elle vise à les aider dans l’accompagnement à l’arrêt de la consommation de tabac de leurs patients fumeurs. La présidente de l’Université a salué la construction collaborative du projet, qui “démontre que quand on joue collectif, on gagne”. La formation s’appuie sur un référentiel de tabacologie qui a rassemblé plus de 50 contributeurs de la région dont 4 experts scientifiques (parmi lesquels Nathalie Wirth) qui ont coordonné le projet et fédéré les acteurs.

Concrètement, la formation (gratuite) se fait à distance via une plateforme. Elle est courte (3 h), et il est possible de l’arrêter et de la reprendre à tout moment. Florian Smolareck, chargé de projet, en a détaillé le fonctionnement : le professionnel de santé s’inscrit sur la plateforme et les informations qu’il va fournir vont permettre de lui proposer un parcours ciblé selon son profil. Il va ensuite arriver sur une page qui regroupe les différentes capsules de formation. Les premières capsules “sont liées à l’épidémiologie. Le professionnel de santé va pouvoir mettre à jour ses connaissances sur la consommation du tabac, avec des données récentes, explique le chargé de projet. Notamment sur ses conséquences d’un point de vue économique, d’un point de vue sanitaire, d’un point de vue sociétal et d’un point de vue environnemental”.

Ensuite, poursuit-il, il va pouvoir poursuivre avec des capsules qui vont l’aider à initier sa prise en charge des patients fumeurs : comment dépister la consommation de tabac, comment réaliser un conseil d’arrêt, une intervention brève ; il va ensuite pouvoir évaluer la consommation de tabac du patient avec différents outils, sa motivation, sa consommation, son addiction, etc. La seconde partie des capsules est dédiée à la prise en charge thérapeutique des patients fumeurs, “d’une part sur la prescription et le bon usage des TNS [traitements nicotiniques de substitution] et d’autre part sur l’accompagnement psycho-social du patient fumeur”. Toutes les capsules ont été conçues pour être dynamiques et interactives : avec des quiz, des vidéos de mises en situation, des illustrations, des interventions d’experts, afin “d’impliquer le professionnel de santé dans son parcours de formation”.

En fin de capsule, il est proposé à l’apprenant un résumé des points importants qu’il vient d’étudier. Il est suivi d’un test de vérification des connaissances. Une fois que l’apprenant a validé toutes ces capsules, une attestation lui est remise. Il peut néanmoins toujours revenir sur la plateforme pour retrouver différents outils : des vidéos pédagogiques et cliniques, des vidéos d’avis d’experts, des exemples de prescriptions, des ressources et outils numériques, le référentiel Fast, des liens utiles.
 

RETOUR HAUT DE PAGE