édito publié dans Concours pluripro, janvier 2024
 

Fonction : coordinateur. Casquette : couteau suisse. Missions : coordination pluriprofessionnelle, communication interne et externe, gestion administrative et financière, organisation des actions de santé publique en lien avec le projet de santé, création et consolidation des relations avec les acteurs de l’écosystème local... Depuis ces dernières années, et notamment la signature de l’accord conventionnel interprofessionnel en 2017, qui permet de financer cette fonction, le métier de coordinateur a pris son envol, boosté par les besoins – pratiques et croissants – de fluidité, d’échange et d’organisation entre professionnels de la santé. Qu’il soit professionnel de santé ou non, à temps partiel, partagé ou à temps plein, évoluant au sein d’une ou plusieurs équipes, intervenant en maison ou centre de santé ou CPTS, le coordinateur "fait vivre le collectif". Un nouveau métier – très féminisé, 86 % des diplômés de la formation Pacte soins primaires sont des femmes – qui veille au bon fonctionnement de l’équipe et à la pérennité des projets.

"Coordonner, c’est relier, unir, harmoniser tous les actes et tous les efforts. Coordonner, c’est mettre de l’harmonie entre tous les actes d’une équipe, de manière à en faciliter le fonctionnement et le succès." Citant Henri Fayol, l’un des pères du management moderne, AVECsanté affirmait dans son guide de la coordination en 2022 qu’être coordinateur, "c’est un état d’esprit", car "on fabrique du lien" : "On est à la fois référent, médiateur, fédérateur pilote du projet de santé, cheville ouvrière des actions." Et c’est cette polyvalence et cette adaptabilité qui font un "bon" coordinateur. Des qualités essentielles qui, couplées à une formation professionnelle, permettent d’être ce moteur de la dynamique d’équipe.

Leadership, gestion et pilotage de projets, diplomatie, médiation, organisation, comptabilité, capacités à mobiliser, travail en équipe... N’est pas coordinateur qui veut. Et aujourd’hui, plus que jamais, il faut professionnaliser ce métier : reconnaître et valoriser le coordinateur, dédier un temps spécifique à la coordination. Ce qui implique de repenser cette fonction en lien avec les principes de leadership et de gouvernance de la structure. Être coordo, "c’est aussi douloureux que c’est génial", glisse un coordinateur, du côté de Montpellier. Être à la croisée des mondes n’est, certes, pas aisé. Mais c’est bien là, au carrefour de ces interactions, qu’on peut le mieux observer les évolutions en cours... et surtout, en faire partie !

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