"Cela faisait cinq ans qu’on pensait ce projet : pour nous il était clair que les établissements scolaires sans infirmière scolaire pouvaient bénéficier de notre expertise", retrace Mathilde Papin, infirmière coordinatrice du centre de santé des Herbiers (Vendée). Les professionnelles du centre de santé avaient identifié que le collège privé Jean Yole et ses 1 500 élèves, situé aux Herbiers, pouvaient avoir des besoins en termes de prévention – alimentation, sommeil, consommation des écrans….
"Dans une démarche d’aller-vers, nous avons inscrit cette action dans notre projet de santé lors de sa réécriture en 2019 et l’avons présentée au directeur... qui n’en a pas vu l’utilité, poursuit Mathilde Papin.  Puis le Covid-19 est passé par là. Entre temps, nous avons embauché une infirmière chargée de prévention et le directeur du collège a changé. Celui-ci était très favorable à notre intervention et, soutenu par l’association des parents d’élèves du collège, a débloqué, sur les fonds propres de l’établissement, un financement pour une prise en charge des élèves, à raison de 5 heures par semaine".

Une convention de partenariat a été signée et à la rentrée 2022, toutes les conditions étaient donc réunies pour que Charline Rey et Camille Vion commencent leurs permanences dans un local dédié.

 

Repérer et orienter les collégiens en difficultés

En 5 heures – de fait 4 heures en présentiel et 1 heure dédiée à la coordination – il ne semblait pas possible à ces deux infirmières formées à l’éducation thérapeutique du patient, à l’écoute active et aux problématiques liées à la santé des jeunes, de mener toutes les actions de prévention et de promotion de la santé qu’elles s’étaient fixées. "Aussi, sur les conseils du directeur et de la responsable de la vie scolaire, qui ont repéré des collégiens en difficultés, nous avons recentré nos interventions sur la santé mentale, en coordination avec le médecin scolaire du département, l’équipe pédagogique et l’entourage familial des élèves", précise l’infirmière coordinatrice, également vice-présidente de la CPTS du Haut Bocage.

 

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Si la première semaine, le point d’écoute de Charline Rey et Camille Vion (l’une intervient le mardi, l’autre le jeudi) est resté vide, "la deuxième semaine il y a eu un élève, puis deux, puis trois, et maintenant il y a une liste d’attente car elles ne peuvent pas recevoir plus de quatre jeunes sur leur créneau de 2 heures".
Les infirmières ont tâtonné les premiers jours, ne sachant pas exactement ce qu’attendaient d’elles les élèves, puis ont vite compris qu’il s’agissait essentiellement d’un besoin d’écoute. Elles vont en outre se former progressivement avec l’Ireps (Instance régionale en éducation et promotion de la santé des Pays de la Loire) - qui propose en des outils pédagogiques pour la jeunesse – pour s’améliorer dans ce domaine.

 

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