C'est un coup dur pour les habitants de Corrèze qui pensaient enfin avoir trouvé une solution dans leur quête de médecin ou de dentiste. Le 22 janvier dernier, l'ARS Nouvelle-Aquitaine a en effet pris la décision de mettre un terme aux activités du centre de santé Asclépiade à Brive-la-Gaillarde, qui compte un médecin généraliste, deux chirurgiens-dentistes, un coordonnateur et un secrétaire, et qui a été inaugurée en mars 2022. La raison ? Une liste relativement importante de manquements dont de nombreux en lien avec l'hygiène. Comme le rapporte le journal la Montagne, l'ARS évoque plusieurs défaillances et parle "de constats successifs de non-maîtrise du risque infectieux, de l’absence de stockage de déchets de soins, d’inadaptation au niveau de l’hygiène des locaux, de présence de produits et matériels périmés" ou encore "de défauts dans la traçabilité des produits et de l’absence d’équipements nécessaires à la pratique d’activités médicales".  

L'agence a estimé que "la sécurité des patients dans leur prise en charge n’était donc pas assurée", et a ordonné la fermeture de la structure conformément à l’article L6323-1-12 du code de la santé publique qui précise qu'en "cas d’urgence tenant à la sécurité des patients […], le directeur général de l’ARS peut prononcer la suspension immédiate, totale ou partielle, de l’activité du centre […]".  

Si cette décision peut sembler hâtive et extrême, l'ARS avait déjà procédé à une suspension immédiate et totale le 25 décembre 2023, "avec mise en demeure de remédier aux manquements constatés sous quinze jours". Ce premier rappel à l'ordre faisait suite au signalement lancé contre l'un des deux chirurgiens-dentistes de la structure. L'été dernier, l'alerte avait même été jugée suffisamment sérieuse par l'ARS pour suspendre durant cinq mois le praticien d'origine bulgare.*  

Après cette suspension, l'ARS précise avoir demandé et organisé une inspection dans le centre de santé, avec une équipe composée "d’inspecteurs de l’action sanitaire et sociale, de pharmaciens inspecteurs de santé publique, d’une médecin conseil de l’ARS et d’équipes de la direction régionale du service médical de l’Assurance maladie". Cette même équipe s'est prononcée en faveur de la fermeture temporaire de décembre et la fermeture définitive de janvier. Une décision jugée "tout à fait légitime" par Jean-Marie Chaumeil, président de l’Ordre des médecins. "Même si on est en carafe au niveau de l’offre de soins, on ne peut pas autoriser tout et n’importe quoi", rapporte-t-il toujours au journal local.  

Afin de ne pas pénaliser les patients qui ont été prévenus par un courrier de leur CPAM, l'ARS révèle avoir attribué un "numéro fictif" pour qu'ils puissent "consulter un autre médecin généraliste ou dentiste" sans impact sur leur parcours de soins. 

 

* À la suite de ces évènements, l’ARS précise également qu’en plus de sa suspension, le chirurgien-dentiste "a été entendu par la chambre disciplinaire de la 1re instance de l’Ordre des chirurgiens-dentistes, laquelle a pris la décision de le radier". 

 

[Avec la Montagne

 

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