Article publié dans Concours pluripro, octobre 2021

L’exposition à au moins un produit chimique concerne un tiers des salariés, et 15 % des salariés déclarent être exposés à au moins trois substances chimiques, indique l’enquête Sumer de 2017 de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). La mesure des polluants présents dans l’air a longtemps été la seule évaluation de l’exposition à ces composés chimiques. Pourtant, de nombreux secteurs d’activité génèrent des produits semi-volatils et particulaires qui contaminent les surfaces de travail. Une contamination qui peut conduire à une exposition secondaire des salariés par contact avec ces surfaces souillées. Les polluants passent alors dans l’organisme par voie cutanée et/ou par ingestion et peuvent entraîner des effets sur la santé (allergènes, cancérigènes, etc.).

Ces contaminants surfaciques sont différents par leur nature (chimique – minérale ou organique –, biologique, radioéléments...), leur phase (liquide, solide, gaz), leur taille/granulométrie (aérosols, poussières sédimentées) et leur forme chimique et réactivité.

 

Les prélèvements surfaciques, simples et efficaces

Lors de la journée consacrée aux surfaces contaminées en avril dernier, les chercheurs de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ont démontré qu’au-delà des prélèvements atmosphériques ou de la biométrologie, il est important de réaliser des prélèvements de surface. Cet outil de diagnostic, adapté à une grande diversité de situations et d’environnements de travail (Airbus, télécoms, nucléaire, secteur médical…), invite à rechercher les sources de pollution de manière à les réduire le plus en amont possible. "Le prélèvement surfacique n’est pas une solution, mais un outil illustratif et pédagogique. Il permet de sensibiliser les préventeurs, les salariés mais aussi les employeurs. En mettant en évidence des transferts de pollution, il incite au passage à l’action. Par exemple, en sensibilisant au bon port de gants, à de nouveaux équipements de protection collectifs ou à l’importance d’un plan de nettoyage adapté", affirme Williams Estève, chercheur à l’INRS.

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