Article publié dans Concours pluripro, décembre 2021

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Oriane Stadler

Comment décririez-vous votre métier ?

J’ai été embauchée au Pôle Santé Travail Métropole Nord de Tourcoing il y a un an, après avoir terminé mon internat en octobre 2020. Mon effectif de salariés est varié, avec du personnel de la grande distribution, des Ehpad, de la métallurgie ou encore du tertiaire… Après mon embauche, j’ai forcément découvert une réalité de terrain plus complexe que celle vue en stage, avec les responsabilités qui vont avec. Par exemple, je m’aperçois de la complexité du rôle que l’on a à jouer vis-à-vis des employeurs, mais aussi des tentatives de manipulation de certains salariés. La position de médecin n’est pas toujours facile à tenir et il faut rester juste. Mais c’est un métier passionnant à bien des égards : on s’occupe vraiment des gens et on touche à des domaines très divers. J’aime aller sur le terrain grâce au tiers temps. Une semaine dans une crèche, l’autre dans un supermarché ou sur un chantier… Visiter des entreprises permet de saisir les conditions de travail et les risques professionnels, en faisant des études de poste, par exemple.

Vous travaillez en équipe ?

Tout à fait. Le centre est constitué d’une trentaine de salariés, dont une dizaine de médecins. Je travaille en collaboration directe avec une infirmière, un conseiller en prévention et une assistante, et de façon plus indirecte avec d’autres professionnels du service : ergonomes, toxicologues, psychologues… Avec l’infirmière, nous avons une excellente communication, des réunions d’équipes régulières, du respect l’une pour l’autre. J’avais un peu la pression puisque le thème de mon mémoire de fin d’études, remis en mai dernier, était "La collaboration médecin/infirmier(e) en santé au travail, vue par les infirmier(e)s " !

Pourquoi avoir travaillé sur ce sujet ?

À l’occasion d’un stage, j’étais sur un lieu où l’équipe Santé Travail était en difficulté sur tout ce qui concernait la collaboration. On m’a demandé d’accompagner cette équipe, ce qui m’a permis de m’interroger sur ce qui fait une bonne ou une mauvaise collaboration. Et puis, avec la loi Lecocq, qui donne de plus en plus de place aux infirmières, c’est un sujet d’actualité. J’ai envoyé un questionnaire via des responsables de formation et des médecins du travail et j’ai reçu 249 réponses d’infirmières en santé au travail exerçant en autonomes et en interentreprises de toute la France. Ce qui montre l’importance qu’elles accordent à s’exprimer sur la collaboration.

Il faut apprendre à partager le travail avec d’autres professionnels de santé
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