Si l’ensemble de la population humaine est impacté par la pollution d’origine automobile, de nombreux acteurs du monde professionnel peuvent être encore plus concernés. Les policiers, les chauffeurs routiers (transport en commun, taxi, camionneurs…), les livreurs, les postiers, les travailleurs sur les routes et autoroutes, etc. sont fortement et longtemps exposés au cours de la journée de travail à la pollution du trafic routier. La nocivité des polluants d’origine automobile dépend aussi de la durée et de l’intensité de l’exposition. Il est ainsi légitime de se poser la question du risque pour la santé respiratoire de certaines sous-populations, comme les professionnels de la conduite qui sont exposés aux polluants plus longtemps au cours de la journée et sans doute plus fortement, au cœur du trafic et dans leur environnement professionnel constitué par 'l’habitacle des véhicules'. En conséquence, la santé des professionnels de la conduite doit être une préoccupation dans le champ 'Santé-travail'. L’exposition des professionnels de la conduite aux polluants liés au trafic routier dépend d’une multitude de facteurs susceptibles de faire varier les concentrations de ces polluants à l’intérieur du véhicule, notamment par leur infiltration dans l’habitacle. La variabilité spatio-temporelle des polluants en fonction des caractéristiques topographiques, climatiques et des parcs automobiles hétérogènes rend l’évaluation de cette exposition professionnelle encore plus complexe. Plusieurs études ont été conduites auprès des groupes de professionnels travaillant au cœur du trafic. Elles concluent généralement à des associations statistiquement significatives entre l’exposition professionnelle aux polluants traditionnels (PM10, PM2,5, dioxyde d’azote [NO2] et monoxyde de carbone [CO]) et l’augmentation de la prévalence des manifestations respiratoires (crachats, respiration sifflante, gêne respiratoire, toux, douleur thoracique et de la gorge) et la diminution de la fonction respiratoire (capacité vitale forcée [CVF], volume expiratoire maximal par seconde [VEMS]).