Échanger sur les difficultés rencontrées par le système de santé et réfléchir collectivement aux pistes d’évolution. Tels étaient les objectifs de la journée d’échanges « Notre hôpital demain, la parole aux soignants et aux patients » organisée début juillet par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), et pendant laquelle professionnels de santé et représentants de l’hôpital, du médico-social et de la ville ont tenté de définir la place de la médecine de ville dans le parcours de soins et de santé. Une réflexion conjointe car « le constat est partagé : des difficultés d’accès aux soins et de temps médical, avec une offre qui se raréfie, alors même que la consommation et les besoins de santé augmentent », explique Thomas Mesnier, député de la Charente et rapporteur général de la commission des Affaires sociales.

Prévues par la loi de modernisation de 2016 et encouragées par « Ma santé 2022 », les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) « sont en train de se développer », assure-t-il. Plébiscitées pendant la crise sanitaire, elles « ont été au rendez-vous, et là où il n’y en avait pas, des embryons de CPTS se sont mis en place pour le partage d’informations avec les autres professionnels, et la création des centres Covid afin de recevoir les patients dans de bonnes conditions de sécurité », affirme le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. L’urgence étant de trouver rapidement et collectivement des solutions dans les territoires.

Pas de modèle unique

Essentielle pour garantir cette organisation entre les acteurs, la coordination est pourtant « le mot central du dysfonctionnement de notre système de santé », explique le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, estimant qu’elle doit passer par « une meilleure définition des champs de mission : l’hôpital fait du soin de ville, les libéraux sont accusés de ne pas subvenir aux besoins de la médecine de première ligne, le médicosocial a peu de lien avec le reste des acteurs... ». La CPTS permettra-t-elle d’initier une coordination pertinente ? Pour le médecin, il ne doit pas y avoir « de modèle organisationnel unique » car « on ne va pas organiser la même prise en charge dans les territoires ruraux ou urbains, par exemple. Cette diversité, il faut la respecter. La CPTS est l’un des outils possibles de la coordination, mais il y en a d’autres. Ce qui a facilité la réponse à la crise du Covid-19, ce n’est pas tant l’organisation mise en place que la capacité de se coordonner ».

L’enjeu des CPTS ? Donner un visage aux soins de ville
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