"On entre dans l’ère de la prévention". C’est ainsi que François Braun a annoncé la nouvelle mesure qui sera intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, qui doit être présenté en Conseil des ministres fin septembre : des consultations médicales remboursées par l’Assurance maladie seront proposées aux Français à "trois âges clés de la vie, 25 ans, 45 ans et 65 ans", avec des "médecins et des professionnels de santé", a-t-il précisé hier dans une interview accordée au Journal du dimanche. Objectif : renforcer le volet prévention du système de santé.  

Des âges "indicatifs", a précisé le ministre au micro de France Inter ce matin, et "bien sûr, vous pourrez avoir ces consultations à 24 ans ou 46 ans". Reconnaissant que "jusqu’à présent, il n’y avait rien pour les adultes", le ministre de la Santé a également affirmé qu’ils allaient "mieux" s’occuper "des enfants, qui bénéficient de vingt examens jusqu’à 16 ans, mais aussi suivre ces générations au cours de leur vie".

À 25 ans, la consultation fera le point "sur les vaccins, [l’]activité physique, d’éventuelles addictions ou difficultés liées au début de la vie professionnelle". Un temps d’échange qui leur permettra d’être alertés sur "la nécessité d’avoir un médecin traitant et sur le risque cardio-vasculaire".

À 45 ans, la consultation sera axée sur "la nécessité de participer au dépistage du cancer du sein, du côlon ou de la prostate" et permettra de faire "un bilan sur l’activité physique et d’éventuels troubles de la santé mentale". Enfin, la 3e consultation à 65 ans sera l’occasion de parler "la prévention de la perte d’autonomie, le dépistage des cancers et de toutes les maladies qui peuvent être prévenues". Il pourra aussi être question du "départ à la retraite", pas toujours facile à vivre.

La France ne consacrant que moins de 2% de son budget à la Prévention , le ministre de la Santé et de la Prévention a avoué qu’"on est loin du compte. Oui, notre pays n’est pas bon en termes de prévention. Et puis, c’est compliqué parque que la prévention ne paie pas tout de suite, ça paie dans dix ou vingt ans. Mais il est essentiel de marquer le pas et agir de suite." Une politique d’aller-vers sera également mise en place par le gouvernement.

 

Entre 10 et 15 consultations par tranche d’âge par an

Une mesure que le Dr Luc Duquesnel, médecin généraliste et président des Généralistes CMSF, juge "très positive" : "Ça fait des années qu’on réclame ces consultations de prévention à des âges clés de la vie. Et là, on est tellement dans le sens des missions du médecin traitant". Il estime que ces consultations pourront permettre de réaliser des économies à court terme et éviter des dégradations de l’état de santé : "Prenons l’exemple de la crise sanitaire : on a vu l’impact sur les jeunes, notamment en termes de comportements à risque, de consommation d’alcool, temps passé sur les écrans… » Et évidemment juge-t-il, la question est de savoir si les médecins traitants pourront assumer ces consultations longues : "On peut estimer que par an, on aura entre 10 et 15 consultations par tranche d’âge, donc il faudra bien les programmer… " S’il considère que tous les professionnels de santé sont concernés par la prévention, ces consultations relèvent du seul médecin généraliste et traitant, affirme-t-il.

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