Les 10% des Français les plus pauvres développent ainsi 2,8 fois plus souvent un diabète que les 10% les plus aisés. Le risque de développer une maladie chronique du foie ou du pancréas est également 2,4 fois plus élevé pour les plus modestes par rapport aux plus aisés, et 2 fois pour les maladies psychiatriques. Seul le cas des cancers se distingue : ils surviendraient "un peu moins fréquemment chez les personnes avec les niveaux de vie les plus modestes". Les personnes aisées sont "souvent prises en charge pour des cancers de la
prostate et du sein", et les personnes modestes pour le cancer du poumon, note la Drees. Mais cela peut s'expliquer par un plus faible recours aux tests de dépistage: en 2019, les femmes âgées de 50 à 74 ans qui n'avaient jamais réalisé de mammographie étaient 24% parmi les plus aisées contre 39% chez les plus précaires.
Le renoncement aux soins touche également davantage les plus modestes, accentué par les déserts médicaux dans certains territoires. Pour la Drees, ces disparités peuvent s'expliquer, en partie, par "des habitudes de vie différenciées selon le milieu social". Chez les plus modestes, l'alimentation comporte moins de fruits et légumes, avec plus d'obésité, note également le service statistique.