Dans les années 1980, la vie des enfants hospitalisés était bien différente de celle d’aujourd’hui. Ils évoluaient dans un univers aseptisé, coupés de leurs pairs… La vie sociale et l’évolution des enfants dont l’état de santé nécessitait une nutrition parentérale en étaient bouleversées, et l’isolement s’ajoutait aux problématiques médicales. "Il n’y avait même pas d’école à l’hôpital", souligne Yasmine Luzurier, coprésidente de l’association La vie par un fil. Ce n’est que dans les années 1990 que la nutrition artificielle à domicile (NAD) s’est installée dans les pratiques.
En 1987, l’association a été créée pour accompagner ces patients, les aider à l’hôpital mais aussi dans leur vie quotidienne, et pour offrir un soutien aux familles. Au fil des années, elle a évolué avec les pratiques, et s’est ouverte en 1995 aux enfants nécessitant une nutrition entérale et, plus récemment, aux adultes.
"À l’origine, nous retrouvions surtout des enfants atteints de pathologies intestinales, de malformations diverses. Mais de plus en plus, nous accueillons des enfants qui sortent de services d’oncologie, qui souffrent de pathologies neurologiques, de sclérose en plaques, et souvent atteints de polyhandicaps", note Yasmine Luzurier. En 2017, plus de 13 000 adultes ont dû avoir recours à une nutrition parentérale à domicile, et près de 300 enfants. Pour la nutrition entérale, les chiffres montent à environ 30 000 adultes et près de 6 000 enfants.
Si elle a officiellement ouvert son association aux adultes, La vie par un fil garde dans son ADN l’accompagnement des enfants. Pendant les hospitalisations, les parents d’enfants hospitalisés sont amenés à gérer les problèmes de santé de leur enfant, à devenir des parents-soignants, notamment à la mise en place d’une NAD. Pour les soulager, et au-delà d’une simple présence pour accompagner et informer, l’association propose, depuis 2012, des parrainages permettant aux parents de se faire remplacer lors d’hospitalisations, ou de séjours en centres médicalisés, afin de leur permettre de s’accorder un répit.
Les parrains assurent notamment le soutien scolaire lors de l’hospitalisation.