Article publié dans Concours pluripro, février 2022

"Quand on parle des cancers féminins dans les grands médias, c’est essentiellement du cancer du sein. Or il existe de nombreuses autres pathologies, comme le cancer de l’ovaire, celui du col de l’utérus, de l’endomètre, de la vulve et du vagin. C’est parce que ces cancers gynécologiques sont trop souvent ignorés que des patientes ont décidé de fonder, avec l’appui d’oncologues et de gynécologues, l’association Imagyn (Initiative des malades atteintes de cancers gynécologiques)", explique Éléonore Piot-de Villars, chargée des relations médias, également patiente-experte pour le cancer du col et le lymphoedème.

Éléonore Piot-de Villars
Éléonore Piot-de Villars,
membre du conseil
d’administration d’Imagyn
 

Les faits sont là : on diagnostique en France près de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein chaque année [chiffres de l’Institut national du cancer, NDLR]. La maladie est bien prise en charge et le taux de survie est de 87 %. Les cancers gynécopelviens touchent, eux, 17 000 femmes, le cancer du col de l’utérus concerne 3 000 femmes et celui des ovaires environ 4 500… avec un taux de mortalité extrêmement élevé. Il est important d’envoyer les patientes vers des centres experts et d’insister sur le dépistage précoce. "Les signes ne sont pas évidents à reconnaître. Et quand on est diagnostiqué en stade 4, c’est le drame, pointe Éléonore Piot-de Villars. C’est pourquoi Imagyn veut informer largement le grand public et encourager les femmes à consulter régulièrement un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme afin d’agir en prévention secondaire."

Ces professionnels de santé peuvent réaliser les frottis cervico-utérins permettant de détecter les lésions précancéreuses ou de diagnostiquer les cancers à un stade débutant. Les militants d’Imagyn misent également sur la prévention primaire à travers la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV). "Celle-ci doit être faite entre 11 et 14 ans, avant le début de la vie sexuelle. Elle est remboursée pour les filles et les garçons. Mais, d’après les chiffres de 2018, seuls 24 % des jeunes ont reçu le schéma vaccinal complet, regrette la porte-parole, qui a été touchée par le cancer en 2010, à l’âge de 34 ans. Je n’étais pas vaccinée car cela n’existait pas à mon époque. Aujourd’hui, mon cancer aurait été évitable." L’association souhaite travailler de concert avec l’Éducation nationale et les responsables jeunesse pour être présents dans les collèges et parler du HPV. En Australie, où cette vaccination est obligatoire, le cancer du col a été éradiqué à 90 % pour toute une classe d’âge.

 

Des actions à travers la France

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