* Service de médecine vasculaire, CHU Amiens, Picardie.
** Département de médecine, Sunnybrook Health Sciences Centre, Toronto, Canada.

 

Une fois passée la phase aiguë de la maladie (première semaine après le diagnostic), les patients ayant présenté une maladie veineuse thromboembolique (MVTE), sous forme d’une embolie pulmonaire ou d’une thrombose veineuse profonde (TVP), doivent bénéficier d’un suivi régulier et spécialisé. Celui-ci peut être assuré par un médecin vasculaire ou parfois par un cardiologue, un pneumologue ou un médecin interniste. Le lien avec le médecin traitant est essentiel tout au long du suivi.

Un patient de 55 ans aux antécédents d’hypertension artérielle traitée par hydrochlorothiazide se présente aux urgences pour une dyspnée associée à une douleur thoracique de survenue brutale. Une embolie pulmonaire (EP) lobaire inférieure gauche et lobaire inférieure droite non grave associée à une thrombose veineuse profonde iliaque gauche est diagnostiquée. Le patient respire normalement. Saturation en air ambiant à 98 %, fréquence cardiaque à 90 batt/min. Il n’y a pas de signes cliniques d’insuffisance cardiaque et le bilan sanguin initial est normal (hémogramme, hémostase, créatinine). Son membre inférieur droit est augmenté de volume mais peu douloureux.
Il s’agit d’une embolie pulmonaire non grave avec un score de sPESI égal à 0.

Après discussion avec le patient et obtention de son accord, une prise en charge ambulatoire de sa MVTE est décidée. Une consultation est organisée chez le médecin traitant à 72 heures pour s’assurer de la bonne tolérance du traitement. Compte tenu de l’oedème important du membre inférieur droit, il décide la mise en place de bandes de contention aux membres inférieurs ainsi que de séances de kinésithérapie à domicile.

Un suivi à moyen et long terme est engagé. Les objectifs sont de :

• surveiller le traitement anticoagulant et la réévaluation de son rapport bénéfice-risque (absence de récidive de MVTE et d’apparition d’hémorragie) ;

• déterminer la durée optimale du traitement anticoagulant ;

• dépister les complications chroniques (hypertension artérielle pulmonaire post-embolique [HTAP-PE] ou syndrome post-thrombotique [SPT]).

Comme pour toute pathologie médicale grave, qu’elle soit aiguë ou chronique, la prise en charge doit être collégiale entre le médecin traitant, responsable de la coordination de la prise en charge globale du patient, et un médecin vasculaire spécialiste. Une fois passée la phase aiguë, le rôle du médecin vasculaire consiste à décider de la durée optimale du traitement, réévaluer la balance bénéfice-risque et dépister les séquelles de la MVTE.

Le parcours de soins du patient ainsi que le rythme de réévaluation viennent d’être précisés par les recommandations françaises intersociétés(1) (voir ci-dessous).

 

L’arrêt des anticoagulants doit être évalué après trois mois de traitement
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