La télémédecine peut-elle optimiser le suivi des personnes souffrant d'obésité ? C’est possible, si l'on en croit l'expérience menée lors du premier confinement, au printemps 2020, par des professionnels hospitaliers et de ville, en lien avec des associations de patients. Leur idée ? Le Projet confinement obésité, un accompagnement éducatif en ligne. Comment ? En rassemblant l’ensemble de leurs ressources. Pourquoi ? Afin de faire face à l’annulation des programmes d'éducation thérapeutique pendant cette période.

Hier, 10 juin, Monique Romon, secrétaire générale adjointe de la Société française de nutrition et professeure de nutrition à l'université de Lille, a ainsi présenté un bilan de cette expérience, lors d'un webinaire organisé par la plateforme de télémédecine Livi et la Société française de santé digitale (SFD). Premier constat : l'éducation thérapeutique en ligne s'est avérée aussi efficace qu’en présentiel pour atteindre une légère baisse et la stabilisation du poids. Soit l’un des objectifs principaux de la prise en charge de l'obésité La plateforme a également permis de nourrir les liens sociaux de patients souffrant d'isolement et de stigmatisation, avec un contact prolongé en soirée et le week-end, via les groupes de parole. Depuis, cette expérience, improvisée pendant la crise sanitaire, a été pérennisée sous la forme de la plateforme sécurisée Barnabé.

 

Bientôt un article 51 ?

Pour Lydie Canipel, co-présidente de la SFD, il était important de proposer une organisation entre professionnels de santé "pour créer ce parcours coordonné alterné, afin de répondre aux besoins de la population et d'optimiser nos objectifs de soin". Ce principe a d’ailleurs été rappelé par Mélanie Delozé, gestionnaire du premier centre de santé français spécialisé en obésité et implanté depuis 2021 à Montpellier. Émanant de la Ligue nationale contre l'obésité et porté par une association, Obésanté poursuit un objectif double : proposer un accompagnement pluriprofessionnel spécialisé et renforcer l'offre de médecine générale dans un quartier sous-doté. "Notre patientèle vient de toute l'Occitanie et même de régions voisines ou des DOM-TOM. Le recours à la télémédecine permet de garder le lien avec eux et de maintenir leur motivation. Cela leur évite également les frais, le temps perdu avec les déplacements, et les désagréments qui leur sont liés. Cela est particulièrement indiqué pour les rendez-vous rapprochés comme ceux qui ont lieu avec les diététiciennes."

Les professionnels du centre font ainsi appel à la plateforme Livi pour réaliser leurs téléconsultations et travaillent avec ses professionnels à l’élaboration d’un parcours de santé mixte du patient souffrant d'obésité. L'occasion pour la structure de santé d'élargir sa patientèle. Avant de rappeler l’enjeu capital du dispositif de l'article 51 pour lever les obstacles au financement d'une prise en charge alternée de l'obésité. "Nous avons obtenu un financement pour le parcours de soin de la personne obèse, a annoncé Monique Romon. Nous avons introduit le fait qu'éventuellement ce parcours pourrait être digital et pris en charge de la même manière. Cela pourrait être un nouvel article 51 à déposer, qui porterait sur les aspects digitaux."

 

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