La situation des déserts médicaux s’aggrave alors même que les effectifs des médecins en exercice sont restés stables depuis une dizaine d’années, aux alentours de 215 000. La légère baisse du nombre de généralistes a été compensée par la hausse du nombre de spécialistes, un phénomène dû probablement à la bascule d’un certain nombre d’omnipraticiens dans les nouvelles spécialités de médecine d’urgence ou de gériatrie.
Les raisons des difficultés actuelles se trouvent sans doute ailleurs ? Ont été évoquées au cours de la conférence organisée par le Snite, pêle-mêle, la féminisation de la profession, un phénomène bien réel, puisque on est passé de 42% de femmes au début des années 2010 à plus de 50% en 2021, ou les aspirations des jeunes praticiens à mieux équilibrer vie personnelle et professionnelle. A l’hôpital, c’est la lourdeur administrative du quotidien qui est mise en avant pour expliquer la lassitude et la démotivation des soignants.
Les vraies explications sont, sans doute, à rechercher du côté d’une demande de soins en augmentation, avec une population qui croît et qui vieillit. Selon Benoit Ourliac, sous-directeur à la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), "si l’on rapporte les effectifs de médecins à une population standardisée pondérée par l’âge, la densité médicale a en réalité baissé depuis les années 2010 et la baisse devrait se prolonger jusqu’à la fin des années 2020". Ce n’est qu’en 2040 qu’on devrait retrouver le niveau de densité de 2010. En attendant, il faudra trouver d’autres solutions. C’est la quadrature du cercle qu’il faudra résoudre !