Article publié dans Concours pluripro, avril 2022

                              

Sources chiffres : CNRMS

 

Le contexte

Les microstructures, composées d’une équipe de soins pluriprofessionnelle – un ou plusieurs médecins généralistes, un psychologue et un travailleur social –, et intégrées soit à des cabinets de médecine générale, soit à des MSP, ont été mises en place dès 1999 pour permettre le suivi en ville individualisé et coordonné de personnes souffrant de conduites addictives. Depuis 2020, 95 d’entre elles (sur 104) expérimentent, dans cinq régions, l’article 51 Equip’addict, qui permet de financer le parcours du patient. Mais très vite de nouveaux besoins se sont fait sentir. "Dès le premier confinement, les équipes nous ont fait part que nombre de leurs patients, même ceux dont la consommation était stabilisée, ressentaient des troubles psychiques et qu’apparaissaient des pathologies somatiques", relate Danièle Bader, présidente de la Coordination nationale des réseaux de microstructures (CNRMS). Des aménagements dans l’accueil et le suivi des patients ont été très rapidement réalisés, permettant la poursuite des accompagnements et le maintien d’un lien thérapeutique : téléconsultations, contacts téléphoniques réguliers, visites à domicile, etc. "C’est ainsi qu’a émergé l’expérimentation article 51 'Microstructures Covid/Santé mentale', dont l’objet est d’adapter et de renforcer les dispositifs de premier recours que sont nos microstructures afin qu’elles apportent un accompagnement de proximité à des patients fragilisés somatiquement, socialement et psychiquement par la survenue de la crise sanitaire et ses conséquences", poursuit la présidente. Sont prévus dans ce cadre : des consultations avec une psychologue, des entretiens avec un travailleur social, et l’accès aux permanences mensuelles d’un psychiatre.

Cinquante microstructures disséminées dans cinq régions se sont portées volontaires pour prendre en charge 10 à 25 nouveaux patients – avec un objectif de 1 450 patients accompagnés à la fin des deux années d’expérimentation. "Les inclusions ont eu du mal à démarrer car les professionnels de santé ont été mobilisés par la vaccination. Seules trois régions – l’Île-de-France, le Grand Est et Paca – ont véritablement débuté en 2021 tandis que les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté viennent à peine de se lancer. Une nouvelle région, que nous n’avions pas positionnée dans notre dossier d’origine, a décidé de nous rejoindre, l’Occitanie, dans laquelle seront créées des microstructures dédiées", explique Danièle Bader. C’est pourquoi la CNMRS travaille actuellement à une proposition de mise à jour du cahier de charges, comprenant la redéfinition du nombre de microstructures, une revalorisation à la hausse du forfait – qui devrait passer de 537 euros à 829 euros – et une prolongation de l’expérimentation.

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