Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
expert-image
Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert

Au sein de notre maison de santé, des médecins ont été victimes de vols. Doivent-ils porter plainte ?

- 28 mars 2022 -

Pour bénéficier d’une prise en charge par leurs assurances, ces médecins, victimes d’actes de malveillance ou encore de vols d’effets personnels ou professionnels, doivent déposer plainte. Ces vols sont en principe punis de trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, selon l’article 311-3 du code pénal. Des peines qui peuvent être aggravées quand le vol porte sur du matériel destiné à prodiguer des soins de premier secours ou est précédé, accompagné ou suivi d’un acte de destruction, dégradation ou détérioration.

Immobilier & patrimoine

Je souhaite installer mon activité professionnelle dans un immeuble, mais le règlement de copropriété interdit formellement tout autre mode d’occupation que l’habitation. Dois-je renoncer à mon projet ?

- 28 mars 2022 -

Il peut arriver qu’une clause d’un règlement de copropriété restreigne, dans l’immeuble, l’utilisation des lots, et donc des appartements, à l’habitation. Si une clause dite "d’habitation bourgeoise" peut tolérer une activité professionnelle libérale si celle-ci n’entraîne pas de nuisances excessives, lorsqu’on évoque une "clause d’habitation bourgeoise exclusive" (ce qui semble être ici le cas), il est impossible d’exercer toute activité professionnelle ou commerciale dans l’immeuble.

Réglementation de la profession

Un médecin, inscrit à l’Ordre et exerçant une activité à titre libéral, doit-il être affilié à la Carmf ?

- 28 mars 2022 -

Comme vient de le rappeler la Cour de cassation dans un arrêt du 6 janvier 2022, un médecin, inscrit à un tableau de l’Ordre des médecins, exerçant une activité à titre libéral, doit être affilié à la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf). Tel sera le cas également d’un médecin retraité non exerçant, inscrit à l’Ordre, ayant poursuivi une activité de psychothérapeute à titre libéral.

Statut juridique

L’associé d’une Sisa, frappé d’une interdiction définitive d’exercer, perd-il sa qualité d’associé ?

- 28 mars 2022 -

Cet associé perd sa qualité d’associé le jour de cette interdiction : ses parts devront alors être rachetées dans un délai de six mois par un associé ou, à défaut, par la société, selon les modalités prévues par les statuts.

Peut-on imposer certaines contraintes vestimentaires ou bannir certains looks aux membres de notre maison de santé ?

- 28 mars 2022 -

Si la tenue vestimentaire au travail a pu évoluer ces dernières années, un employeur a un droit de regard, à plus forte raison dans un secteur d’activité en lien direct avec du public et plus précisément des patients. Comme le rappelle l’article L1121-1 du code du travail, "nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché". Toutefois, la Cour de cassation a aussi précisé, dans un arrêt du 28 mai 2003, que "la liberté de se vêtir à sa guise au temps et au lieu du travail n’entre pas dans la catégorie des libertés fondamentales". Si chaque situation doit être évaluée en fonction du poste occupé (contact ou non avec la clientèle/patientèle), de l’image de la maison de santé mais aussi de l’évolution des moeurs et de la société, un employeur est en droit de restreindre la liberté de ses salariés si l’apparence vestimentaire ou le look adopté peuvent choquer certains patients. À titre d’exemple, les tatouages, s’ils sont visibles, ne doivent pas comporter de messages racistes, antisémites, sexistes ou violents.

Immobilier & patrimoine

L’un des copropriétaires veut absolument fermer l’immeuble et notre cabinet ne s’ouvre que grâce à l’interphone. Y a-t-il une jurisprudence pour « obliger » à l’ouverture sans entrave de l’accès de l’immeuble de 8 h à 20 h ?

- 1 mars 2022 -

La fermeture d’un immeuble ne doit pas s’opérer au détriment des professions libérales installées dans ce bâtiment, et notamment des médecins amenés à recevoir des patients. S’il convient de concilier sécurité et libre circulation, en cas de fermeture totale de l’immeuble, celle-ci doit rester compatible avec l’exercice d’une activité autorisée par le règlement de copropriété. La solution envisagée ici par cette copropriété (ouverture par interphone), si elle peut gêner les membres de ce cabinet médical, ne semble pas illégale : un système permettant d’ouvrir depuis l’intérieur de son cabinet la porte donnant sur la rue lorsqu’un patient a signalé sa présence est de nature à répondre au critère de compatibilité. Ce qui ne sera pas le cas pour les systèmes nécessitant une manipulation extérieure, au moyen d’une clé, d’un badge ou encore d’un code. Ces systèmes ne pourront être actionnés qu’aux heures où l’activité professionnelle est suspendue. En revanche, l’installation dans un immeuble d’un interphone permettant d’ouvrir à distance la porte d’entrée semble tout à fait compatible avec l’exercice d’une activité médicale, même s’il peut exister une contrainte pour les membres de ce cabinet ou leur secrétariat, celle de vérifier à l’interphone le nom de la personne qui souhaite entrer dans l’immeuble.

Ethique professionnelle

La demande d’inscription au tableau de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes peut-elle être refusée si la condition de moralité requise pour exercer la profession n’est pas remplie ?

- 1 mars 2022 -

Dans un arrêt du 2 avril 2021, le Conseil d’État a donné raison à l’Ordre pour avoir refusé la demande d’inscription d’un masseur-kinésithérapeute au tableau d’un conseil départemental. Ce praticien avait fait l’objet de poursuites devant la chambre disciplinaire de l’Ordre pour des faits d’agression sexuelle sur une consoeur et sur plusieurs patientes, d’encaissements frauduleux de chèques, et de facturation d’actes non effectués. Autant d’éléments justifiant que la condition de moralité requise pour exercer cette profession n’était pas remplie.

Notre Expert
expert-image
Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

RETOUR HAUT DE PAGE