Né à Lille, il grandit dans une ferme agricole à Bailleul, petite ville située entre Lille et Dunkerque, dans la Flandre française. Il retrouve une figure paternelle spirituelle en la personne du père d’un de ses copains. "Il était médecin. Je l’appréciais. Il était intéressant et il aimait beaucoup son travail, dans lequel il s’épanouissait. Cela tranchait avec les conditions dures de la ferme. Il m’a donné l’envie de suivre son chemin." À partir de ce moment, Adrien Gantois n’a qu’une idée en tête – rejoindre un jour la fac de médecine et maïeutique de Lille. À 12 ans, il déménage donc avec sa mère à Armentières, ancien fleuron du textile ayant souffert du déclin industriel. Il s’oriente vers le bac scientifique qu’il obtient avec mention, et réussit le concours de médecine. "Avec ma mère, on ne roulait pas sur l’or, on se débrouillait. Mais elle parvenait à trouver les finances nécessaires pour mes études." Durant la première année, il n’a pas les codes qui lui permettent de réussir. Il se rend cependant compte qu’il n’a pas envie de devenir chirurgien. Il se souvient d’une sage-femme venue présenter son métier. "Je n’avais pas l’impression que je faisais partie du public auquel elle s’adressait. Mais, petit à petit, j’ai rencontré des personnes de la filière de la maïeutique, j’ai admiré leur courage, et j’ai commencé à me poser des questions." Il repasse donc la première année de médecine avec le sérieux et la force de travail qui le caractérisent. Et puis le choix se fait de lui-même : Adrien Gantois décide de devenir sage-femme. Les études sont moins longues, cinq ans, et moins onéreuses pour sa mère. Mais, surtout, le métier est passionnant, alliant un aspect humain noble à une riche technicité.
"En tant que garçon, j’avais des appréhensions, comment cela allait se passer pour moi ?" Mais, fort de sa volonté, il parvient à intégrer les rangs de ces 2 % d’hommes qui exercent le métier de sage-femme. "Les études étaient difficiles car il fallait faire beaucoup de stages. J’en ai effectués un peu partout dans la région. Il fallait se déplacer, trouver un logement, cela nécessitait encore des moyens."