Sur le papier, le principe est simple : générer chez le patient un état de semi-conscience pendant lequel sa perception de la réalité devient plus malléable, pour ensuite l’amener à formuler et intégrer une solution à son problème, grâce à la puissance de la suggestion. Dans les faits cependant, l’exercice est plus complexe : au-delà de la technique acquise en formation, le praticien doit avoir "le truc", dit Max Fleury : cette capacité à imaginer et à raconter une histoire au patient, mais aussi l’envie profonde et l’énergie d’aller à sa rencontre pour l’accompagner dans l’exploration de son problème. En acceptant d’adhérer au récit proposé, le patient se met alors à imaginer une transformation de sa situation : une démarche qui permet au cerveau de faire émerger des réponses par lui-même et de les ancrer, mettant ainsi en marche "sa capacité d’autoguérison".
Cette aptitude de conteur, Max Fleury s’y retrouve totalement : "Je dis souvent à mes patients que je suis le scénariste, et eux les metteurs en scène." Une qualité qui tient certainement à son appétence pour l’écriture, qu’il cultive depuis ses jeunes années. En effet, étudiant en médecine à l’université François-Rabelais de Tours de 1979 à 1988, il est l’un des fondateurs du journal La Gouazette – en référence à André Gouazé, doyen de l’époque – et notamment responsable de l’écriture de nouvelles. Son diplôme en poche, il choisira même de troquer la blouse blanche contre la carte de presse, pour devenir journaliste médical : à l’époque, bien que la médecine reste sa vocation, il ne se voit pas s’installer en cabinet dès la sortie de ses études "pour ne plus en bouger jusqu’à la fin de [sa] vie".