Dr Pascal Gendry, président d'AVECsanté (Avenir des équipes coordonnées santé)

"Ces différentes structures n’ont pas le même objectif : les CPTS couvrent un territoire alors que les MSP se structurent autour d’une patientèle et n’intègrent que des professionnels de premier recours. Les MSP peuvent contribuer à des actions de prévention menées dans le cadre d’une CPTS, mais elles peuvent aussi développer des projets très ciblés sur les besoins de leurs patients. Si l’on prend un sujet comme le dépistage du cancer du sein, les CPTS vont organiser, à l’échelle du territoire, une campagne d’information en se faisant le relais de la communication nationale, alors qu’une MSP peut rechercher, parmi ses patientes dans la population-cible, combien n’ont pas encore passé de mammographie et les sensibiliser de façon plus affinée. Les deux niveaux sont complémentaires, même s’ils ne disposent pas de financements comparables. Le volet prévention est un moteur lors de la constitution des équipes et des projets des MSP, c’est au coeur de la motivation des professionnels. Dans une CPTS, c’est une thématique qui s’ajoute à d’autres dynamiques, comme l’accès aux soins, par exemple."

""sophie bauerDr Sophie Bauer, vice-présidente de la FCPTS (Fédération des communautés professionnelles territoriales de santé)

"Les CPTS ont une mission de promotion de la santé qui s’inscrit dans leur responsabilité populationnelle : les professionnels sont amenés à réfléchir à des problèmes de santé particuliers à leur territoire. Pourtant aujourd’hui, quand on parle de prévention, on parle surtout d’éducation thérapeutique du patient (ETP), qui est plutôt du recours des MSP et des centres de santé. On pourrait cependant imaginer d’autres façons de faire de l’ETP, qui ne soient pas liées à un lieu précis. Les CPTS pourraient alors jouer un rôle. De même, le dépistage est souvent confié à des associations spécialisées, alors qu’en l’intégrant aux circuits de soins, on pourrait toucher des patients qui ne se sentent pas concernés ou qui ne souhaitent pas se déplacer. De façon générale, il me semble qu’en limitant les contraintes administratives imposées aux professionnels de santé, on pourrait développer davantage d’actions de prévention. Ce qui permet réellement la coordination des professionnels, ce sont les systèmes d’information partagés. C’est de là que vient une nouvelle façon de penser la santé, qui allie les soins curatifs et la prévention des pathologies. Les CPTS peuvent participer à cette synthèse de deux visions de la santé, à condition d’intégrer les professionnels de deuxième recours."

 

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