Article publié dans Concours pluripro, mai 2022

Depuis une trentaine d’années, la longévité croissante des patients, l’intrication de leurs états morbides et, pour y répondre, les contributions de plus en plus élaborées des multiples professionnels sanitaires et sociaux mobilisés ont fait émerger la nécessité impérieuse d’une coordination entre tous les intervenants. Sans quoi incidents, accidents, retards ou ruptures de la prise en charge ne peuvent que survenir. Et ce constat vaut pour l’ensemble des pays développés.

En France, c’est de cette nécessité de coordination qu’étaient venus, au fil des années 80 – à l’initiative de professionnels précurseurs et bientôt (pour)suivis par les pouvoirs publics – les réseaux de soins puis de santé, dont bon nombre des survivants d’aujourd’hui étaient déjà dédiés aux personnes âgées et à leur maintien au domicile.

 

Des "high need-high cost patients"

Aux États-Unis, c’est dans le cadre de l’élaboration d’une "Obama Care" controversée que cette question de l’organisation des soins primaires et de la coordination a été posée. Naturellement, les aspects économiques et de financement y ont pris une part importante, et il faut rappeler le texte(1) publié en septembre 2016 dans le New England Journal of Medicine par David Blumenthal, médecin formé à Harvard, un des piliers de l’administration démocrate. David Blumenthal y priorise la situation des high need-high cost patients, ces malades le plus souvent âgés porteurs de plusieurs comorbidités chronicisées, le cas échéant compliquées par leur situation sociale instable ou embrouillée, et de surcroît quelquefois peu capables d’assumer leur autonomie et d’accéder aux soins et, par là, très susceptibles de multiplier les complications. Or ces malades ne représentent guère plus de 5 % de la population générale mais correspondent à plus de 50 % des dépenses de santé. C’est donc vers eux que doit porter un effort particulier d’organisation des soins.

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