Etudiants en pharmacie formés et formateurs

Article publié dans Concours pluripro, septembre 2021

Bien que leur action de pédagogie ait été ponctuelle, elle a été riche en enseignements. C’est ce qu’estiment Claire Sallenave-Namont, pharmacienne et maître de conférences en sciences végétales et fongiques, et Françoise Nazih-Sanderson, maître de conférences en biochimie et coresponsable de la première année des études de santé et du tutorat de santé à la faculté de pharmacie de Nantes (Bretagne). Cette expérience a été menée, en septembre 2018, auprès des étudiants de 6^e année du parcours officine : formés en 5e année à la lutte contre les violences faites aux femmes, ces derniers ont assuré par la suite une transmission auprès des étudiants de 4^e année en kinésithérapie et en dentaire. Objectif : "favoriser l’interprofessionnalité et intégrer la prévention contre les violences faites aux femmes dans leurs pratiques de futurs professionnels de santé", précise Les Dossiers de l’obstétrique en février 2020. Un vrai enjeu de santé publique, car chaque année, en Loire-Atlantique, 65 000 femmes seraient victimes de violences.
Le projet, sorte de prémices du futur service sanitaire, a été initié à la demande des étudiants en pharmacie sous forme d’expérience pluriprofessionnelle appuyée par Isabelle Derrendinger, directrice de l’école de sages-femmes. Conscients que ces étudiants, "qui vont mailler le territoire", seront "probablement confrontés à cette dure réalité", note Françoise Nazih-Sanderson, l’idée était de construire en pluriprofessionnalité et "par petits groupes" cette sensibilisation – repérer, prendre et charge et orienter – tant pour les possibilités de repérage (présence de dents cassées ou de bleus, etc.), de calendrier (empêchant l’ouverture aux sages-femmes, médecins et infirmières), ou d’organisation : "C’était une première expérience et nous avions déjà un volume important d’étudiants, se souvient Claire Sallenave-Namont. Réussir à faire concorder les calendriers afin de rassembler des étudiants de différents parcours ou UFR, c’est une vraie difficulté quand on souhaite mettre en place une action pédagogique pluriprofessionnelle… "