Les constats des inégalités de répartition géographique et de leurs conséquences en termes de dégradation de l’accès aux soins sont aujourd’hui bien posés et consensuels. Mais si ces constats sont partagés, les solutions à mettre en œuvre à court ou moyen terme (avant 2030) et à long terme (au-delà) ne font pas toujours l’unanimité. L’urgence de la situation, autant que la prochaine Présidentielle, stimule de nouveau le débat. Des propositions émergent, de tous les horizons de l’échiquier politique, et se concentrent principalement dans quatre directions : augmentation du nombre d’étudiants en médecine ; promotion d’organisation innovante pour produire autant, voire plus, de soins avec moins de généralistes ; introduction de nouvelles incitations financières et majoration de la rémunération à l’acte ; limitation à l’exercice en zones surdotées, voire l’obligation d’exercice en zones sous-dotées pour une durée déterminée. Pour répondre à l’urgence de la situation, une incitation efficace à exercer dans les zones sous-dotées passe aussi et surtout par l’amélioration des conditions d’exercice et la réorganisation de la délivrance de soins en premier recours.

Le soutien aux MSP ne suffira pas à résoudre le problème des déserts médicaux

La dynamique professionnelle et les politiques de soutien au développement des MSP et centres de santé en font partie. Pour autant, l’amplitude varie selon le type de territoire, et le soutien aux MSP ne suffira pas à résoudre le problème des déserts médicaux. Il convient de s’engager avec plus de vigueur en direction de solutions, moins consensuelles, qui visent à sauvegarder encore plus de temps médical et à réorganiser les soins de premier recours en réfléchissant à de nouveaux métiers, rôles ou fonctions assumés par d’autres : sages-femmes, pharmaciens, infirmières Asalée, IPA, masseurs-kinésithérapeutes, assistants médicaux, etc. La raréfaction de l’offre médicale jusqu’en 2030 sera suivie par un rebond, ce qui interroge sur la pertinence de la mise en place de mesures de très court terme relativement à des solutions plus structurelles et de long terme. L’adaptation des cursus de formation initiale à la spécificité de l’exercice dans les zones sous-dotées est une stratégie courante et complémentaire. L’importance du cadre de vie dans les décisions d’installation rappelle aussi combien la politique sanitaire ne peut pas, à elle seule, défaire ou compenser ce que la politique d’aménagement du territoire produit. Il s’agit aussi de mettre en place des mesures qui tiennent compte des spécificités des territoires, les réponses à apporter dans les marges rurales (faiblement attractives, population plus âgée et plus éloignée des pôles de services et d’emploi) ne sont pas les mêmes qu’ailleurs.

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