Article publié dans Concours pluripro, avril 2022

"Ma santé 2022" et le Ségur de la santé : deux plans, une seule et même ambition… Cet objectif de décloisonnement et de réorganisation est-il atteint, selon vous ?

Je ne peux pas répondre de manière aussi directe à votre question car elle mériterait une réponse plus étayée, notamment sur les données empiriques, et un peu de contextualisation historique. Depuis environ vingt ans, il y a toute une série de mesures, de plans, de lois, de circulaires et d’innovations organisationnelles qui visent à organiser la coopération et la coordination des acteurs du soin autour de ce qu’on appelle aujourd’hui les parcours – mais qu’on aurait pu appeler des trajectoires thérapeutiques. Et on a essayé plusieurs politiques publiques : du DMP, qui devait être un dispositif de coordination de l’activité, aux réseaux, en passant par les GHT et les CPTS, et tout ce qui permet de rapprocher les soins primaires de l’hôpital. On sait qu’une grande partie de l’amélioration de la prise en charge et de sa qualité est liée autant aux moyens qu’à l’organisation des relations entre acteurs de soin. D’ailleurs, en parcourant le plan "Ma santé 2022", j’ai été frappé par le fait que le mot "coordination" était extrêmement commun.

Mais il y a un empilement des dispositifs – visant à assurer le rapprochement, la coopération et la coordination entre les hôpitaux eux-mêmes, entre l’hôpital et les soins primaires ou encore entre les soins primaires et l’hôpital et le médico-social – sans qu’on se donne les moyens d’étudier ce qui est au cœur du principe même de ces instruments de politique publique, c’est-à-dire favoriser la coopération. On rajoute structure sur structure sans chercher à évaluer les déterminants du bon fonctionnement de ces dispositifs.

 

Il y a un empilement des dispositifs sans qu’on se donne les moyens d’étudier ce qui est au cœur du principe même de ces instruments de politique publique
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