Fragmentation syndicale, problématique de reconnaissance, problème de dynamique descendante, enjeu de connaissance pour la reconnaissance… Autant de difficultés relevées par Patrick Vuattoux, Michel Serin et Sophie Moissette et Pascal Gendry, lors de l’atelier qui s’est tenu ce 11 mars à Lille Grand Palais, et qui s'est interrogé : "Qui est le mieux placé pour négocier l'ACI des MSP?".

"Au niveau régional, les maisons de santé sont bien identifiées par les usagers qui ont rapidement compris que la structure est le lieu de soin privilégié, a précisé Pascal Gendry, médecin généraliste à Renazé et président d’AVECSanté. Cette représentativité se fait également via les fédérations régionales, mais souvent en parallèle, en off, en lobbying. Et auprès des agences régionales de santé, celle-ci se fait de manière informelle, avec une problématique de représentativité car l’interlocuteur officiel, c’est l’URPS. Et on se rend compte que si on ne passe pas par la sacro-sainte validation des URPS, on risque d’avoir quelques difficultés…"

"Vous êtes qui ? Vous parlez d’où ?"

Parmi les professionnels présents à l’atelier, plusieurs ont exprimé leur difficulté à être reconnus au niveau officiel : "Lors des rencontres avec les URPS, ils nous demandent ‘Vous êtes qui ? Vous parlez d’où ?, a narré Xavier Lemercier, médecin généraliste à la MSP de Vouneuil sur Vienne (Nouvelle Aquitaine). C’est le discours des représentants URPS qui essaient de nous cantonner dans ‘nos murs’ et ne reconnaissent pas notre légitimité à participer à une dynamique territoriale. Dans ce système, la maison de santé, en tant que tête de pont, n’existe pas."

Soulignant la représentativité des maisons de santé au sein des CPTS, Pascal Gendry a rappelé que "quand on représente 20 professionnels de santé, ce n’est pas la même chose que l’addition de 20 personnes isolées. Il faut donc être vigilant sur la place des MSP dans les CPTS. Nous sommes des équipes, nous devons avoir notre place en tant qu’équipe au sein de ces structures. Il y a des professionnels de santé libéraux, il doit également y avoir les équipes de professionnels de santé libéraux. Dans un territoire, on n’imaginerait pas que le professionnel salarié du centre de santé adhère à titre individuel à la CPTS. C’est le centre de santé qui va adhérer en tant que personne morale. Donc l’équipe libérale de la MSP doit s’engager en tant qu’équipe". D’où son appel de vigilance aux équipes de ces structures coordonnées car "une grande partie des statuts juridiques de la majorité des CPTS est rédigée par les URPS, de telle sorte que l’adhésion de personnes physiques est rendue impossible mais seulement les personnes morales ".

 

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