"L’IPA est une vraie réponse durable aux tensions sur les territoires", lance également Michel Dutech, médecin généraliste et président de la Forms. Mais ces dernières devraient avoir de "vrais financements pour absorber un surplus de patientèle, et dégager du temps pour les médecins pour faire du débrouillage". Au sein de ces territoires désertés, "le salariat en MSP peut être un levier pour réduire fortement les tensions territoriales, mais il faut être vigilant et comprendre les enjeux et les besoins de ces structures", lance le médecin, interrogé par le cabinet.
"Par ailleurs, il y a beaucoup de médecins spécialistes qui partent à la retraite, parce qu’il est difficile de maintenir une activité libérale en étant en activité réduite. De même, la spécialité implique d’être à la pointe, ce qui requiert une activité à plein temps". Pour ces professionnels de santé, "le modèle du salariat est adapté parce que ce sont des gens qui travaillent une à deux journées par semaine, et c’est du second recours. Il permet une montée en compétence de l’équipe de santé et permet également de rendre des services à des patients qui sont en attente d’une analyse spécialiste." Le salariat permettra donc "à la maison de santé de garder des médecins spécialistes sur le territoire, sans avoir trop d’ambition financière", avance-t-il. Mais "pour que cela fonctionne, c’est à la condition que le financement de ces salariés soit associé au financement des fonctions supports, à savoir le secrétariat, la coordination, les ressources humaines…"
Pour Marine Jacquet, avocate associée au sein du cabinet Houdart & associés, le dispositif de salariat en MSP "reste encore à parfaire dès lors que les maisons de santé n’ont pas toujours le budget ou les moyens humains suffisants pour y parvenir mais également la sécurité juridique qui s’impose". Car "un modèle économique viable et une organisation solide" sont des "prérequis indispensables" à l’intégration d’un médecin salarié au sein de maisons de santé. "Les réflexions doivent donc impérativement être poursuivies au niveau national sur le sujet pour amener ce projet à maturité et en faire un vrai outil dans la lutte contre la désertification médicale", estime-t-elle.