Pascale Lavoisier est écrivain public. Salariée de l’association Cité Santé Neuhof, à Strasbourg, elle aide et accompagne, depuis décembre 2017 au sein de la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), les personnes dans leurs démarches administratives, mais uniquement en droit en santé. « C’est une spécificité, insiste celle qui a suivi deux journées de formation à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Deux jours pour comprendre tout ce qui a trait à la Sécurité sociale : ce qu’est le dossier médical partagé, la couverture maladie universelle (CMU), l’aide médicale d’État (AME)… Deux jours, c’est finalement court, vu la complexité de certaines situations. On en apprend beaucoup plus sur le tas. »

Dans le quartier de Neuhof, les personnes – pour beaucoup, d’origine étrangère – sont en grande précarité. « Je les aide pour les ouvertures de droits à la Sécurité sociale, les demandes de CMU, d’AME, d’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS), l’ouverture d’un compte Ameli ou les demandes d’invalidité… » Une mission administrative auparavant prise en charge par les professionnels de santé, « ce qui leur prenait du temps pendant les consultations, ajoute Pascale Lavoisie. Aujourd’hui, ils m’orientent les patients. Si une personne n’a pas de droits ouverts, je mets tout en marche. Ce qui permet de soulager le professionnel de santé. » Et d’ajouter : « Le bouche-à-oreille est allé très vite et, désormais, les gens viennent sans être orientés par un membre de l’équipe. D’autant qu’il n’est pas nécessaire d’être patient de la maison de santé pour bénéficier de mes services, qui sont par ailleurs gratuits. »

Seule ou en binôme 

Outre les permanences à la MSP et les visites à domicile, Pascale Lavoisier s’occupe du jardin partagé avec les usagers le mercredi matin. « Je peux aussi être amenée à travailler en binôme avec le médiateur social de la MSP qui, lui, intervient sur d’autres champs, comme le logement, la retraite, la Caisse d’allocations familiales (CAF), explique-t-elle. Mon poste est en contrat précaire de 28 heures financé en grande partie par la CPAM. Comme je serai bientôt à la retraite, le contrat précaire n’est pas un problème car il sera renouvelé jusqu’à mon départ, estime-t-elle. Mais en cas de non-renouvellement, ce serait problématique car il faut gagner la confiance des personnes qu’on aide pour qu’elles se confient. Ce qui implique d’être présent sur la durée. »

Un travail au plus près des habitants pour « Madame Pascale » qui a travaillé, pendant sept ans, au sein d’une association d’aide aux habitants du même quartier où elle s’est occupée des questions de logement, de propreté, d’aménagements urbains… Une expérience sur laquelle elle s’appuie pour accomplir ses missions à la maison de santé, d’autant que certains dossiers peuvent être très longs et complexes. « Je résous en ce moment un dossier ouvert à mon arrivée il y a deux ans », développe-t-elle. Depuis son arrivée, la demande est croissante : 978 dossiers pris en charge en 2019. « J’aimerais bien avoir un clone », lance-t-elle en riant.  

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