C’est une mesure qui a fait grand bruit. Le 31 mai dernier, le statut de "pharmacien correspondant" a été validé par décret, permettant ainsi à un patient de désigner, auprès de l’Assurance maladie, un “titulaire d'officine ou gérant d'une pharmacie mutualiste ou de secours minière”, qui pourra “renouveler périodiquement des traitements chroniques”, si l'ordonnance porte la mention de cette possibilité, et “ajuster, si besoin, leur posologie”. Un nouveau statut qui a "cristallisé les critiques de certains syndicats médicaux", note l’UNPF dans un communiqué publié ce 22 juin, alors qu’elles "ne reflètent pas la réalité du terrain. La crise sanitaire a même eu pour effet, dans de nombreux territoires, de rapprocher les pharmaciens et les médecins, prêts à s’entraider pour répartir masques ou vaccins. Nous savons de longue date coopérer au service des patients et le contexte actuel nécessite d’aller plus loin", estimeainsi Christophe Le Gall, pharmacien à Angers et président de l’UNPF.

 

Plus d’interconnexion

Car à l’échelle d’un territoire, de nombreux outils organisationnels facilitent la coordination entre les différents acteurs des soins de ville, note le syndicat, rappelant qu’en avril dernier, le ministère de la Santé dénombrait 1 740 MSP et 455 centres de santé, sans compter les 582 projets de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). "Les nouvelles missions du pharmacien, dont celle de pharmacien correspondant, ont toute leur place dans cette expansion de l’exercice interprofessionnel", poursuit l’UNPF.
 

Voir aussi : Renouvellement des traitements, posologies… Le rôle du "pharmacien correspondant"


Engagé "depuis plusieurs années" dans la reconnaissance du pharmacien clinicien, le syndicat considère cette "délivrance protocolisée" comme une suite logique, car "le rôle de pharmacien clinicien intègre des missions de santé qui participent à une prise en charge coordonnée : bilan de médication, entretiens pharmaceutiques, dépistage du cancer colorectal, du diabète et des addictions... Avec pour objectif de fluidifier et d’optimiser le parcours de prise en charge individualisée des patients".
 

Il n’est pas question de déléguer les compétences fondamentales de chacun mais de défendre une approche collaborative qui permette une vraie répartition des tâches

La possibilité "bien encadrée pour le pharmacien" de renouveler ou d’ajuster les doses de traitements chroniques, "pour des maladies aussi communes que des angines ou des cystites" relève non seulement de sa compétence en matière de pharmacopée, note l’UNPF : "Cela répond aussi à un besoin d’organisation, dans un contexte d’augmentation des besoins médicaux - liée aux maladies chroniques et au vieillissement - et de raréfaction du temps médical." Christophe Le Gall salue d’ailleurs la solution de e-coordination développée par sept syndicats de professionnels de santé, qui favorise le développement de ce mode d'exercice. Une collaboration pluriprofessionnelle qui "témoigne à nouveau de la capacité des professionnels libéraux à travailler en bonne intelligence, au service d’intérêts partagés" car "il n’est pas question de remettre en cause ni de déléguer les compétences fondamentales de chacun" mais de défendre "une approche collaborative qui permette une vraie répartition des tâches entre les professionnels de santé".

L’UNPF se dit donc "ouverts au dialogue avec toutes les organisations représentant les libéraux pour coconstruire et promouvoir cette coopération dans l’intérêt des patients".

 

 

RETOUR HAUT DE PAGE