Article publié dans Concours pluripro, septembre 2021

Dr Farouk Slimani,
praticien hospitalier
et médecin généraliste
à la MSP La Pyramide
à Athis-Mons

À l’origine de la MSP La Pyramide à Athis-Mons, quatre collègues du Centre hospitalier sud-francilien de l’Essonne (Île-de-France) : trois médecins et un infirmier urgentistes ainsi qu’une pédiatre. "Face au constat partagé d’une dégradation de notre métier d’urgentiste, nous avons tous affiché une forme de lassitude en raison de la surcharge de travail liée à l’afflux de patients qui ne trouvent pas d’autre réponse à leurs besoins en soins qu’aux urgences", explique le Dr Farouk Slimani, praticien hospitalier et médecin généraliste à la maison de santé. Mais hors de question de baisser les bras : tout en cherchant à répondre aux besoins du territoire, ils s’interrogent sur une nouvelle dynamique pour leur exercice professionnel. L’idée est trouvée : ouvrir un cabinet "classique" en libéral.

Mais voilà, "en tant qu’hospitaliers, nous ne connaissions rien à l’exercice libéral, admet le médecin. Nous nous sommes alors orientés vers l’Ordre des médecins, qui nous a conseillé de contacter l’URPS médecins", qui les encourage à ouvrir une MSP afin de concrétiser leur projet. Accompagnés par la suite par la délégation territoriale de l’ARS Île-de-France, ils rédigent le projet de santé. "Aujourd’hui, nous sommes satisfaits de notre démarche, mais nous avons de nombreuses demandes de prise en charge, non seulement parce que le territoire est en désertification médicale mais aussi parce qu’en tant que primo-installés, nous pouvons encore accepter des patients pour être leur médecin traitant", indique Farouk Slimani. D’autant que la structure offre de larges plages horaires d’ouverture, tard le soir et les jours fériés, afin de répondre aux demandes de soins non programmés. L’équipe s’est aussi engagée dans une démarche de labellisation pour faire de la maison de santé une maison médicale de garde…

Si l’appréhension du libéral a été "un peu compliquée", "nous avons été bien accompagnés par l’URPS, l’Ordre et l’Assurance maladie, avant d’être totalement autonomes", consent-il. Une aide qui s’est poursuivie durant la crise sanitaire qui débutait juste au moment où la MSP ouvrait ses portes. "Du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés avec très peu de patients, se souvient le médecin. Mais nous nous sommes réorganisés pour rester ouverts." Certains locaux de la MSP étant vides, ils créent alors trois zones de consultation avec trois salles d’attente en fonction du profil des patients, "ce qui nous a permis d’effectuer nos consultations en présentiel, puisque nous n’avions pas encore déployé la téléconsultation", précise-t-il.

 

Éviter la lassitude

Le choix de la commune d’Athis-Mons n’est pas le fruit du hasard. Sur les quatre professionnels de santé, deux sont originaires de Juvisy-sur-Orge, la ville voisine, l’un de Créteil et l’autre de Paris. "Nous voulions trouver un lieu central, tout en restant en Essonne en raison de notre exercice hospitalier et pour orienter les patients vers l’hôpital si nécessaire", souligne le médecin, ajoutant que l’équipe développe aussi son réseau local avec des médecins spécialistes libéraux. Aujourd’hui, deux médecins généralistes de la MSP sont en exercice mixte, alors que le pédiatre et l’infirmier sont exclusivement en libéral. Farouk Slimani s’est, pour sa part, mis en disponibilité du centre hospitalier, le temps de gérer l’organisation de la MSP : "Mon but est de retrouver cette activité mixte, car le souci, dans le cadre de notre pratique, c’est la fatigue morale et la lassitude du quotidien. Mixer les deux activités me semble la bonne solution pour continuer à travailler par plaisir et ne plus être dans la monotonie habituelle."

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