"Neuf mois de grossesse, c’est pour la femme enceinte a minima la rencontre avec neuf professionnels de santé… qui ne communiquent pas forcément entre eux", pointe Dominique Foissin, sage-femme coordinatrice au Réseau de périnatalité Occitanie (RPO). Sur la base de cette réflexion, et parce que la vulnérabilité des femmes enceintes peut engendrer des complications obstétricale et neurodéveloppementale, le RPO et Palliance 12 (Réseau de santé et Plateforme territoriale d'appui de l’Aveyron) sont à l’origine d’une expérimentation destinée à repérer et à accompagner des femmes enceintes (ou des futurs parents) en situation de vulnérabilité. La "sage-femme coordinatrice parcours complexe de territoire" est en cours de recrutement.
Déjà en septembre 2020, le rapport de Boris Cyrulnik les " 1 000 premiers jours " remis à Adrien Taquet, mettait en avant la nécessité d’un professionnel de santé référent pour accompagner les familles vulnérables et pour assurer la coordination des professionnels.
Avant de créer la nouvelle fonction de SFCPCT, il a été nécessaire de repérer les facteurs de complexité du parcours en périnatalité. "Pour les usagers, il peut déjà y avoir un sentiment de peur de devoir faire face à une multitude d’intervenants, devoir raconter leurs problèmes, leurs pathologies… ", pointe Sophie Rebois, directrice de Palliance 12. Sans parler des divergences d’avis entre ces professionnels (par rapport à la vaccination Covid par exemple), à la superposition d’actions et au manque de temps accordés par certains professionnels pour le soin. "Enfin, nous avons repérer que les femmes enceintes éprouvent des difficultés pour obtenir des réponses concernant le champ de la santé mentale, l’accès aux droits ou encore l’accompagnement à une démarche de sevrage d’une addiction ou de réduction des risques."
Du côté des professionnels du parcours en périnatalité aussi, il existe des facteurs complexes, à commencer par le manque de confiance des usagers envers le système de santé. Et toujours le cloisonnement des différents intervenants, la dilution des responsabilités et la temporalité réduite. "Neuf mois c’est à la fois long et court quand il s’agit de prendre en charge une addiction par exemple", analyse Sophie Rebois.