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Jacques Cittée, président de la CPTS

A dix minutes de Paris, le territoire de la communauté territoriale de santé (CPTS) de la Bièvre – qui regroupe les communes de Cachan, Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses et Rungis – est-il un désert médical ? "Nous sommes classés en ZIP depuis plusieurs années et, avec un nombre important de médecins qui sont partis à la retraite fin 2021 et 43 % de ceux encore installés âgés de plus de 60 ans, la situation va s’aggraver, pointe le Dr Jacques Cittée, généraliste installé à L'Haÿ-les-Roses et président de la CPTS. A l’heure actuelle 6 566 personnes n’ont pas de médecin traitant. Parmi elles, plus de 211 sont en affection de longue durée (ALD) et 170 ont plus de 70 ans ».

La CPTS a fait de l’accès aux soins sa priorité. C’est donc pour apporter une réponse médicale adaptée aux demandes de soins de premiers recours des plus fragiles qu’a été imaginée la Plateforme de médecine générale de la Bièvre. Depuis le 7 juin, un numéro de téléphone unique, le 09 70 30 17 27, permet aux habitants et aux personnes travaillant sur le territoire d’accéder à un secrétariat qui leur fixe un rendez-vous de téléconsultation en médecine générale le jour même. "Ce secrétariat est ouvert de 8h à 20h en semaine et propose des téléconsultations de 9h à 13h et de 15h à 19h30 du lundi au vendredi et le samedi matin", précise Jacques Cittée. Un partenariat a été noué avec les cinq communes de la Bièvre pour que ce numéro soit diffusé le plus largement possible (journal municipal, affichage, panneaux lumineux…). Les services d’urgences, systèmes de garde de nuit et permanences ambulatoires ont également été informées et communiqueront le numéro de la plateforme aux patients au cas par cas.

 

Un pool de médecins remplaçants

Comment la CPTS a réussi à mobiliser des médecins pour ces téléconsultations alors même que le territoire est sous-doté ? "C’est tout l’intérêt de l’exercice coordonné. Je suis membre du Pôle de santé 94, une MSP hors les murs créée sur le territoire il y a dix ans, explique Jacques Cittée. Nous accueillons toute l’année de jeunes remplaçants, qui vivent dans la Bièvre mais ne sont pas encore installés. Notre objectif est qu’ils s’ancrent durablement sur le territoire. Cela se fait par deux moyens, selon moi : l’organisation de travail en pluriprofessionnalité et des perspectives. Nous envisageons donc de doubler le nombre de MSP sur le territoire et de les intégrer dans ces structures. Mais avant que cela se concrétise, nous nous appuyons sur ce pool de 4-5 jeunes médecins pour alimenter notre nouveau dispositif."

Les généralistes vont assurer une première ligne de prise en charge via la téléconsultation. "Cette consultation va permettre de débroussailler la situation et d’apporter une première réponse. Si cela s’y prête, une prescription pourra être faite. Mais si l’état du patient nécessite d’être examiné, les médecins de la plateforme auront pour tâche de trouver un médecin sur le territoire qui acceptera de recevoir le patient dans les 48 heures, précise le président de la CPTS. Il enverra un compte-rendu de sa consultation à ce praticien, afin de gagner en efficacité."

 

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