"C'est avec une réponse coordonnée des différents acteurs sur le terrain qu’on peut devenir plus intelligents collectivement et faire face aux difficultés qu’on rencontre", estime le Dr Laurent Brutus, médecin généraliste et président de la CPTS Loire Vendée Océan, qui a signé son ACI en mars 2021.
Article publié dans Concours pluripro, janvier 2022
La CPTS Loire Vendée Océan a germé dans les esprits fin 2018, se souvient le Dr Laurent Brutus, qui en assure la présidence. "Quand tout le système tombe par morceaux autour de vous, il y a deux solutions : soit plonger la tête dans le sable, soit prendre les choses à bras-le-corps." C’est cette dernière option qui a été choisie, partant du principe que "c’est avec une réponse coordonnée des différents acteurs sur le terrain qu’on peut devenir plus intelligents collectivement et faire face aux difficultés qu’on rencontre". Identifier le territoire d’intervention de la CPTS n’a pas été l’étape la plus compliquée : "On l’a défini presque naturellement, puisqu’il se trouve que c’est le territoire de drainage de l’hôpital, explique le généraliste vendéen. C’est notre communauté de pratique." Se fondant sur le bassin de vie – "135 000 habitants grosso modo" –, l’Assurance maladie a octroyé une taille 3 à la CPTS. Et donc les financements – pour le fonctionnement et la réalisation des missions socles et complémentaires – qui vont avec.
Problème : la CPTS Loire Vendée Océan, située au nord de la côte, voit sa population gonfler plusieurs mois dans l’année. "Il y a beaucoup de résidences secondaires, développe le généraliste. Nombre de communes ont plein de maisons fermées une bonne partie de l’hiver, mais celles-ci ouvrent dès avril-mai, jusqu’en septembre-octobre. Donc la population double au moins six mois dans l’année, et elle quadruple, voire quintuple, en juillet-août, avec l’arrivée des touristes, notamment dans les campings du littoral." Étant tous les ans confrontés aux tensions pendant ces périodes d’affluence – "des urgences totalement sous l’eau, des cabinets du littoral littéralement assiégés" –, les porteurs du projet de communauté ont, dès le départ, alerté l’ARS et la CPAM sur les particularités du territoire. "On ne peut pas nous donner le fonctionnement d’une taille L si la taille est XL ou XXL six mois dans l’année. Mais ils n’ont jamais voulu l’entendre", regrette le Dr Brutus.
