L’hôpital a été l’épicentre de la crise du Covid-19 et de l’attention médiatique, tandis que les soins primaires sont restés dans l’ombre. L’objectif de l’enquête de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) était d’étudier comment les organisations de soins primaires, durant la première vague épidémique de mars à juillet 2020, ont contribué "par le bas" à la gestion de l’épidémie sur des territoires contrastés.
Une étude de cas multiple a été conduite sur six territoires anonymisés présentant des caractéristiques contrastées. Quatre-vingts entretiens ont été menés "à chaud" ou rétrospectivement entre mars et décembre 2020 auprès de membres d’équipes de soins primaires exerçant : en libéral dans des MSP, ou comme salariés dans un centre de santé associatif ; et avec leurs partenaires.
Avant même la pandémie, il existait une hétérogénéité entre ces territoires dans les dynamiques de coopération et de coordination entre les acteurs et les organisations, liée notamment aux configurations locales d'acteurs, aux projets qui les lient et à l'ancienneté de ces dynamiques. Ainsi, dans certains territoires, ces dynamiques ont été initiées il y a une dizaine d'années autour de la création de MSP. Dans d'autres, les dynamiques de coopération et de coordination sont plus anciennes, remontant aux années 1980 : une partie des acteurs, toujours présents aujourd'hui, avaient commencé à organiser les soins primaires dans une perspective de médecine sociale, ou de prévention et promotion de la santé, ou encore dans une logique de maintien des personnes fragiles à domicile.