Tout a commencé en 2015 par une expérimentation auprès de 22 médecins généralistes du Vouzinois (Ardennes), sur le modèle de l’appui aux professionnels proposé par le réseau Arespa* en Franche-Comté. Soutenue par l’ARS, « l’Association d’appui aux professionnels de santé** a lancé ce projet de coordinatrices d’intervention en médecine générale (CIMG) [aujourd’hui étendu aux plateformes territoriales d’appui (PTA) du Grand Reims, de Châlons-en-Champagne et du Sud-Ouest marnais, NDLR] pour répondre aux besoins en coordination des médecins généralistes », rapporte Matthieu Birebent, son directeur. Objectif : mettre en relation un médecin généraliste et une CIMG attitrée pour l’accompagner dans la prise en charge de patients en situation complexe. « Nous avons compris que les médecins utilisaient très peu, en première intention, les structures sociales et médico-sociales, souvent par méconnaissance du secteur, souligne-t-il. Les praticiens nous ont aussi expliqué regretter l’absence d’un interlocuteur unique et régulier au sein de ces structures. »

Un contact privilégié

Aujourd’hui, neuf CIMG interviennent sur la région, financées par leur PTA, et gèrent, chacune, les demandes d’une quarantaine de médecins, avec une réactivité à 48 heures. Ainsi, dès qu’un praticien considère la prise en charge comme complexe, il peut solliciter « sa » CIMG par messagerie sécurisée ou par téléphone.

Les demandes se résument généralement à trois types d’intervention : obtenir les coordonnées d’une structure, finaliser une prise en charge ou, plus fréquemment, organiser l’intégralité de la prise en charge d’un patient. « C’est le médecin qui juge de la complexité d’une situation, sans distinction d’âge, de ressource et de pathologie », indique Mathilde Pierre, CIMG depuis bientôt trois ans à Vouziers (Ardennes), conseillère en économie sociale et familiale de formation. « Pour un médecin, dès lors qu’il ne connaît pas la réponse à la situation de son patient, la prise en charge peut vite devenir problématique », poursuit Julie Samoy, CIMG depuis mars 2019 dans le Grand Reims, auparavant assistante sociale. Par exemple, un patient confronté parfois simultanément à des problèmes médicaux, psychosociaux, culturels, environnementaux et/ou économiques.

« J’ai découvert cette fonction par réseau, témoigne le Dr Brice Canot. Lorsque je me suis installé à Reims, il y a deux ans, j’ai sollicité l’association pour travailler avec une CIMG, car je suis convaincu de sa plus-value. » Le médecin fait appel à Julie Samoy en moyenne une quinzaine de fois par an et « je l’ai souvent au téléphone pour le suivi, précise-t-il. Je l’ai contactée, par exemple, pour qu’elle renseigne une famille sur les aménagements scolaires disponibles pour leur enfant atteint d’un trouble du spectre de l’autisme ».

En effet, non formés à la sectorisation des partenaires, les médecins ont souvent du mal à appréhender le carrefour médico-social. Et c’est là qu’interviennent précisément les CIMG, ce qui leur fait gagner du temps.

360 médecins généralistes accompagnés par 9 CIMG
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