Rémunération
"Ma santé 2022" prévoit un soutien financier des ARS pour "200 postes de médecins généralistes salariés", notamment dans des centres de santé municipaux*. La ville du Cateau, dans les Hauts-de-France, s'est lancée dès 2020.
"Le Cateau : Un an après, que devient le centre communal de santé ?", s’interrogent nos confrères du quotidien d’information locale L’Observateur du Cambrésis. Il rappelle qu’en novembre 2020, le centre communal de santé du Cateau (Hauts-de-France) ouvrait ses portes avec des médecins salariés par la commune. L’objectif pour les élus était de trouver une solution contre la désertification médicale. En effet, bien dotée en spécialistes, la ville dont un tiers des habitants a plus de 60 ans souffre d’un manque de généralistes : L’ARS considère le Cateau-Cambrésis comme une "zone d’actions complémentaires", moins impactée par le manque de médecins mais qui " nécessite de mettre en oeuvre des moyens pour éviter que la situation ne se détériore".
C'est avec cet objectif en tête que le projet du Cateau a été validé dès la fin 2019, avec l'ambition de recruter deux ou trois médecins généralistes contractuels (deux ETP), rémunérés par la commune selon la grille tarifaire des praticiens hospitaliers. Un projet qui s’inscrit, selon le site de recrutement RemplaFrance, dans le dispositif "400 postes de médecins généralistes dans les territoires prioritaires" de "Ma santé 2022", celui-ci prévoit notamment un soutien financier des ARS pour "200 postes de médecins généralistes salariés d’un centre de santé, d’un établissement de santé ou d’un autre médecin. Ces postes pourront être créés par des collectivités locales, des associations, des mutuelles, des établissements de santé."
"Nous sommes un peu des précurseurs dans les Hauts-de-France", lancent le Dr Claudine Pluchard, médecin généraliste, Anne Quintart, directrice du CCAS, et Stéphanie Plateaux, adjointe à la santé. Pour Claudine Pluchard, qui a rejoint l’aventure après trente ans de libéral, l’avantage de cette nouvelle méthode de travail est non négligeable. "Aujourd’hui, je ne fais que de la médecine !, résume-t-elle. Contrairement à mes confrères libéraux, je n’ai plus d’administratif à faire. Cela me prenait beaucoup de temps." Un temps que cette dernière quantifiait à une quinzaine d’heures par semaine. Elle est désormais salarié au titre de "contractuel de catégorie A + de la Fonction publique territoriale" pour un temps complet de 35h, sans garde ni travail le week-end., ce qui lui permet de retrouver un équilibre entre vie professionnelle et vie de famille.
Côtés patients, "les retours que nous avons sont bons. Les Catésiens sont heureux d’avoir quelqu’un ici. Ils savent qu’il y aura toujours une personne ici et c’est rassurant pour eux“, explique Stéphanie Plateaux au quotidien local. Installé à proximité du centre hospitalier, le centre fonctionne du lundi au vendredi, de 8 h à 19 h et les samedis matin.
Le centre tourne dorénavant à plein régime. Et cela renforce la volonté de recruter un nouveau médecin pour le centre de santé. D’autant plus que les locaux sont déjà prêts. "Nous y pensions depuis l’ouverture du centre. Mais il fallait avant tout assurer cette mise en service", précisent les porteurs de projet.
* Ma Santé 2022 prévoit que "Le jeune médecin exercera une partie de son activité dans un établissement public (CH, CHU) ou privé sous un statut de praticien hospitalier contractuel. Il pratiquera en ville le reste du temps : son exercice pourra être libéral (médecin installé ou en assistant d’un autre médecin) salarié (d’un centre de santé ou d’un autre médecin sous un contrat de collaboration salariée) à condition qu’il se situe dans une zone sous-dense ou un quartier prioritaire de la politique de la ville."
